L'humanité en crise : La Covid-19 et Floyd nous parlent

Edito
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Deux faits auront durement secoué le monde ces six derniers mois. D'abord la maladie à coronavirus (Covid-19) pour laquelle les médecins et chercheurs n'ont pas encore trouver de remède. Ensuite la mort révoltante de l'Afro-américain George Floyd aux Usa par des policiers blancs, qui remet au goût du jour la question du racisme.

Deux faits qui envoient à l'humanité un message clair que même les sourds peuvent percevoir : la vanité de la vie humaine dans ce monde et surtout une prise de conscience collective pour la rendre meilleure. Qui sommes-nous en réalité sur cette terre et que devons-nous faire ? Devrions-nous nous interroger.

Avec la maladie à coronavirus, qui atteint aujourd'hui sept millions de cas déclarés dans le monde, l'être humain se rend bien compte de la vacuité de son existence sur terre. Il se rend à l'évidence qu'un virus invisible à l'oeil nu, peut se poser en régulateur de la vie sur terre et dicter sa loi à tout le monde, sans exclusive. Aucune armée si puissante soit-elle, aucune bombe nucléaire, arme bactériologique ou autres engins de destruction massive, ne peut combattre ce virus. Ni encore une intelligence ou une fortune immense n'est parvenue à freiner son action de façon efficace et définitive. Ce virus enseigne au monde la notion de solidarité, de partage, d'entraide entre les communautés. Il ré-inculque en l'Homme les pratiques simples, voire banales de propreté, avec notamment le lavage systématique des mains, l'assainissement de son cadre de vie et de travail, la gestion efficiente de son temps, de son espace, de ses mouvements. En somme, un nouveau mode de vie qui tranche d'avec la course effrénée au pouvoir, à la richesse, à la gloire, avec leurs corollaires de tueries, de méchanceté en tout genre, de pollution au gaz à effet de serre.

On a oublié, voire ignoré pour un temps, le sempiternel conflit israélo-palestinien, les batailles entre la Chine et les Usa, la Corée du Nord et les Usa, les problèmes de la Syrie, la Libye, l'Iran, l’État Islamique ou Al Qaïda, la guerre du pétrole, les coups d’État et conflits armés en Afrique, tous ces faits qui pourrissent l'atmosphère dans le monde ont été mis sous l'éteignoir par la Covid 19 pour faire comprendre qu'il existe autre chose dans la vie. Mais avons-nous seulement compris le message du coronavirus ? Pas sûr. Il suffit bien malheureusement de regarder autour de soi pour comprendre qu'il ne s'agissait que d'une trêve, une trêve non voulue par l'Homme, mais imposée par la maladie. Passons !

Que dire du cas de George Floyd, cet Afro-américain de 46 ans, tué dans des conditions plutôt atroces, au cours d'un contrôle policier de routine à Minneapolis, dans l’État du Minnesota aux Usa. M. Floyd est interpellé, plaqué au sol comme un animal par les policiers, et conduit ensuite à la mort. Fait marquant, l'expédition punitive est menée par des policiers de race blanche, ce qui tend à donner à ce crime un dégoût raciste, surtout dans un pays encore secoué par la difficile cohabitation entre les communautés noire et blanche. Oui, l'exécution de ce crime transpire abondamment un acte raciste dirigé contre le Noir, une envie enivrante de faire du mal aux nègres. On y voit le policier blanc, le genou enfoncé dans le cou de M. Floyd avec une rare détermination d'en finir avec lui. On aurait dit l'abattage d'un colosse taureau dans un abattoir traditionnel. Une scène révoltante qui vient en rajouter à la longue série d'actes criminels dirigés contre les Noirs au pays de l'oncle Sam. De quoi susciter indignation et colère. Au delà des mouvements de protestation dans les rues, des propos et messages de pancartes dénonçant le racisme, le cas Floyd pose également la question de l'humanité, de la vie sur terre, l'acceptation de l'autre qui est différent de nous. Avons-nous seulement compris ?

Hamadou ZIAO