
Nous vous présentons, dans cette rubrique, le Bandé, le Debout et le Coulé ...
Il était 13 heures quand le réceptionniste a frappé à la porte de la chambre de l'hôtel. Il a de l'autre côté de la porte lancé : « S'il vous plaît, il est l'heure ! ». Théo avait du mal à quitter le lit. Il se sentait fatigué avec ses pieds lourds et une forte migraine. Il avait beaucoup « travaillé » cette nuit en compagnie d'Esther, sa "compagne illégale". Ici, on dit son deuxième bureau.
Une relation extraconjugale qui avait toute sa place dehors. Lui, qui officiellement devait se trouver à Divo pour des obsèques, se retrouvait dans cet hôtel. C'était l'argument avancé avant de quitter le foyer conjugal. Toute la nuit, il s'était envoyé en l'air après une bonne dose d'Attoté. À peine, il a pu sortir du lit pour ouvrir la porte qu'il s’écroula. Le jeune réceptionniste qui a entendu un bruit de corps tombé court pour lui porter assistance.
La suite, c'est à l'hôpital où Théo sera admis. Il souffre de fortes migraines et d'un trouble respiratoire. Le médecin va révéler que tout ceci est dû au produit qu'il avait absorbé la veille et aussi à un grand effort physique qui avait accéléré son rythme cardiaque. Il voulait bander, le voilà qui paie cher... Ils sont nombreux à vivre cette malheureuse situation qui parfois débouche sur la mort à cause de la consommation de substances aphrodisiaques sans réglementations.
On a tous été surpris de la décision des autorités d’interdire le fameux « Attoté » et le « La Paix Kongnon Mousso ». Deux produits assez célèbres ici qui, pourtant, cachaient des substances médicamenteuses. Les promoteurs de ces deux "Banderas" avaient jusque-là fait du faux, nous dit le communiqué du régulateur des médicaments. Ils disaient proposer des solutions aphrodisiaques naturelles à base de plantes, or, derrière ce gros mensonge se cachaient une pratique.
Celle d'introduire des médicaments pharmaceutiques pour faire Bander. Les autorités sanitaires auraient découvert dans ces produits dits naturels des compositions chimiques qui auraient des conséquences néfastes sur le fonctionnement cardiaque. Tous ces mélanges d'après les spécialistes sont dangereux pour la santé de ceux qui les consomment. D'où leur interdiction. Si être bandé, c'est être débout (peut-on dire que l'arène politique connaît-elle un vrai débout !?
A Abidjan, le vrai débout est celui qui demeure le plus fort. Il fait parler de lui à toutes les occasions et reste en vue. Arrivé depuis peu sur la scène politique ivoirienne après le décès du président Bedié, Tidjane Thiam reste le grand débout actuel dans cette arène politique. Avec un parcours élogieux qui rappelle les débuts d'un autre debout devenu président, TiTi est la nouvelle star de la politique ivoirienne. L'ancien patron de la City et du crédit Suisse ne manque pas d'éloge.
Par un tour de baguette, il vient d'être élu à la tête du plus vieux parti politique de Côte d'Ivoire. Son accession vient relancer la dynamique au sein du parti de Bédié. Certains observateurs disent que son ascension avait été une volonté du défunt président du PDCI. Le petit-fils de feu Félix Houphouët Boigny a le vent en poupe, il serait le seul à faire plier le RHDP à la prochaine élection présidentielle de 2025 ; Si Ouattara tarde à se décider pour faire la passe à un membre dans son camp, c'est en grande partie la cause. Autrefois Debout, aujourd'hui coulé ?
Vraiment que la vie est une succession d'événements. Nul ne sait son avenir, car il reste improbable pour tous. Débout hier, tu peux être un coulé aujourd'hui. Et la politique ivoirienne nous l'enseigne bien. Qui pouvait croire que le symbole de la démocratie en Côte d'Ivoire pouvait être à la croisée des chemins, 34 ans après sa première véritable victoire politique ? Celle d'avoir arraché le multipartisme au régime d'Houphouët Boigny. Voilà Laurent Gbagbo dans un ultime combat, celui de retrouver ses droits politiques, car exclu de la liste électorale.
Lui qui a dirigé pendant 10 ans la Côte d'Ivoire et qui a même permis de façon exceptionnelle à l'actuel président d'être candidat pour la première fois. Malgré huit années de "prison politique "à Scheveningen en Hollande puis acquitté plus tard, le camarade Laurent n'a pas encore fini avec la politique. Il est obligé de la continuer pour espérer sortir la tête haute après tout ce parcours. Comme lui-même le dit, tu ne dois pas faire pitié. Quand un homme passe, il faut qu'il laisse des traces pour qu'on sache qu'il est passé. Pour dire que même coulé par la politique, tu ne dois pas faire pitié.
Fulbert KOFFI Evan's