L'Édito de Fulbert Koffi : Dans quel pays sommes-nous ? Celui des hommages certainement

Edito
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l-edito-de-fulbert-koffi-dans-quel-pays-sommes-nous-celui-des-hommages-certainement Les journées hommages ont déjà existé - (Ph:DR)

Les idéologues du régime RHDP ont vraiment de l'imagination. La foire des hommages au chef de l'état. Une nouvelle trouvaille politique issue des laboratoires du parti au pouvoir qui consiste à dire merci au président de la république pour tous les travaux réalisés depuis son accession au pouvoir.

Le dernier en date est celui de la caravane des hommages des universités publiques au chef de l'État. Événement organisé par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique.

Il faut bientôt s'attendre aux journées nationales d'hommage et pourquoi pas aux croisades religieuses d'hommages au chef de l'État. "Celui qui a inventé la Côte d’Ivoire". À qui coûte que coûte la Côte d’Ivoire doit lui être redevable. Or, il a pourtant pris librement engagements de servir la Côte d'Ivoire.

Propagande

Quand le 21ᵉ siècle est perçu comme celui du 17ᵉ ou du 18ᵉ siècle, on peut applaudir et chanter à longueur de journée les louanges d'un chef d'État.

 Le temple du savoir peut même s'ériger en griot, cela peut paraître normal. C'est le temps des suiveurs et pour avoir sa place dans le système, il faut faire preuve de militantisme accrue.

Le ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique vient d'ouvrir le bal des hommages institutionnels. La propagande sera désormais officiellement financée par les budgets de fonctionnement des ministères. Puisque c'est sûr en tête du ministère de l'Enseignement supérieur que l'annonce de la célébration est faite. Cela va sans dire que le budget de la fête sera aussi sous en tête ministérielle.

La démocratie ici cherche des démocrates

C'était jusque-là fait officieusement parce que tous les ministres et directeurs de l'administration publique participaient à ces cérémonies en tant qu'autorités administratives puisqu'ils partaient avec les véhicules de service et autres personnels afférents. Mais cette fois-ci c'est à découvert puisque c'est l'administration publique qui organise désormais.

Nous ne serons pas surpris de voir très bientôt la caravane de la propagande dans tous les ministères, y compris même la primature. Il faut prouver qu'on est avec le chef, candidat naturel après "tous ses exploits réalisés". La constitution qui a été changée lui donne d'ailleurs le droit de se prêter une quatrième fois au jeu électoral.

Aveugle et parfois amnésique

À la vérité, ce n'est pas nouveau tout compte fait. Les journées hommages ont déjà existé avec les " Bédié Ambi-kô" ou le CNB (Cercle National Bédié). Nous avons eu ici Les Gbagbo ou rien. Ce système de culte à la personnalité financé sur les fonds publics, ce n'est pas nouveau. C'est nous qui croyons que les temps avaient changé, avec le concept de l'ivoirien nouveau.

Chanté sous le soleil et la pluie, il a fini par être oublié. Le temps de pouvoir passer a même fait oublier les principes de valeurs défendues autrefois. C'est comme un dragueur qui cache ses intentions réelles. Quand il a eu ce qu'il cherchait, il peut te dire que les promesses du passé ne tenaient pas compte des réalités actuelles.

 Vous pouvez avoir dénoncé des attitudes hier et être des adeptes de ces attitudes aujourd'hui. Tourner le dos à sa propre parole en fonction de la direction du vent, c'est intellectuellement incorrect, mais "bon, c'est quoi on n'a pas encore vu dans ce pays".

Le pouvoir rend aveugle et parfois amnésique.

La démocratie ici cherche des démocrates.

Fulbert Koffi

Fulbert Koffi
Directeur de Publication
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