Fin d'année sans stress!

Edito
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Fin novembre 2017. Abidjan avait commencé à retrouver sa fière allure qui lui valait d’antan sa réputation de ‘’Perle des Lagunes’’. Tout était à l’embellissement. Le Gouvernorat avait entrepris de grands travaux de ravalement des façades des bâtiments donnant sur les grandes artères. La matérialisation des tracées des voies, ainsi que les balises ont redonné de l’éclat sur les chaussées. Dans le sud de la capitale économique ivoirienne, on a pu constater un grand changement. Du beau avec les espaces dégagés sur les emprises du merveilleux boulevard Valéry Giscard d’Estaing (Vge). Les commerçants, qui envahissaient les trottoirs et se disputaient les chaussées avec les automobilistes avaient tous disparu. De même que les transporteurs de minicars communément appelés ‘’Gbaka’’, réputés pour le désordre qu’ils créent sur cette voie de grande circulation. On avait cru que c’en était fini pour les stationnements et arrêts dangereux donnaient de la grande frayeur aux usagers. Mais, tout çà semblaient être trop beau pour être vrai.

C’était le temps d’un sommet. Le Sommet Union européenne – Union africaine, qui s’est tenu les 29 et 30 novembre 2017 à Abidjan. Des dispositions spéciales avaient été prises pour offrir à la capitale économique ivoirienne toute sa splendeur aux passages des 80 chefs d’Etat et de gouvernements attendus à ce sommet. Fini le sommet ! Et revoilà les mauvaises habitudes. Les forces de l’ordre, qui veillaient aux grains, ayant rejoint leurs casernes, la fête du désordre a repris. Les commerçants se sont réinstallés. Les transporteurs ont renoué avec les queues de poisson, les syndicalistes appelés ‘’Gnambro’’ ont repris du service, occupant de façon anarchique, les emprises notamment sur le boulevard Vge à nouveau engorgé. La belle vue qu’offrait ces emprises a disparu. A la base, un manque de suivi des acquis de cette semaine de fluidité sur les routes, mais aussi d’aération dans la ville d’Abidjan.

Il y a quelques années, ce fut le même scénario. Ces mêmes espaces avaient été dégagés et étaient surveillés par une troupe spécialisée dite ‘’Brigade de la salubrité’’. Des centaines de jeunes avaient été formés pour constituer cette ‘’Brigade verte’’. Une opportunité d’emplois leur avait été ouverte. Mais, le rêve n’aura duré que quelques mois. La brigade a disparu. A la grande joie des occupants anarchiques des espaces publics. Et bonjour le désordre, place à l’insalubrité et à la pollution. A la base de ce retour à ces vilaines habitudes, toujours et encore un problème de suivi et de rigueur.

Des décisions sont prises et de grandes actions sont souvent menées comme pour donner un coup d’éclat. Puis quelques semaines après, plus rien, et on revient aux vieilles habitudes. A savoir l’indiscipline et le désordre qui enlèvent au charme de la ville d’Abidjan.

Bientôt les fêtes de fin d’année. Ce mois de décembre rime généralement avec rendez-vous avec le désordre et l’indiscipline dans la capitale économique ivoirienne. Dans quelques jours, circuler à Abidjan sera plus qu’une corvée pour l’automobiliste. Comme si le nombre de véhicules se sera décuplé. Plus personne ne respectera le code de la route, et l’on renouera avec les bouchons à n’en point finir. Le scénario se répète chaque année. Mais, jamais on n’en a trouvé une solution. Faute d’y penser ? En tout cas, ce n’est pas faute de ne pas s’en apercevoir. Car, tout le monde vit ce calvaire.

D’une manière ou d’une autre. Membres du gouvernement, directions à charge de la sécurité ou de la fluidité routière, forces de l’ordre, connaissent cette réalité. Personne n’y échappe. Mais, tous restent indifférents et laissent venir cette période contraignante et stressante. Et pourtant, on aurait pu procéder comme ça a été le cas dans la semaine du Sommet Ue – Ua. Une semaine fluide malgré tout le ballet des sirènes et des cortèges. Y a-t-il une oreille pour l’entendre. Il faut bien oser y croire. Mais, avec des incertitudes qu’on puisse remédier au phénomène. Comme c’est le cas des pétards et autres explosifs qui vont faire leur loi dans les tous prochains jours. Alors qu’ils sont interdits, aussi bien d’exportation que de commercialisation, sur les marchés ivoiriens.

Désordre et indiscipline ? La rigueur au sommet devait y jouer un rôle. Fin d’année festive, fin d’année sans stress…. Tout dépend de ce que l’autorité aura prévu !  

 

Félix D.BONY