Elle s'appelait Madjara Ouattara

Edito
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Nous avons tous prié pour Ouattara Madjara. Cette jeune femme qui a tenté de s'immoler par le feu devant le palais présidentiel, au Plateau, il y a quelques jours.

Nous avons tant espéré qu'elle se remette de ses blessures. Qu'elle évoquerait ce passé douloureux dans quelques années avec ses proches. Avec le sourire, bien sûr. Que l'on nous dise qu'elle a reçu officiellement la visite de nos autorités, car c'est bien la première fois qu'un tel acte était commis en Côte d'Ivoire. Et donc nécessairement cela frappe les esprits.

Hélas, nos espoirs ont été vains. Nos prières ont été inutiles. Ouattara Madjara est morte des suites de ses blessures dans la nuit du lundi 27 au mardi 28 mai 2014. Comme c'est triste. Et parfois les mots ne suffisent pas à atténuer notre douleur. A calmer nos peines. Nous sommes muets désormais face à la triste réalité qui s'impose à nous.

Oui, comme c'est triste. Chose curieuse, c'est que nous sommes désolé de constater que le cœur des Ivoiriens s'endurcit de jour en jour. Face à un tel drame qui, en principe, devrait nous émouvoir, il se trouve des gens qui ont perdu tout sens de la morale se réjouissant de ce qui est arrivé et qui s'en foutent éperdument du malheur des autres. Dans la journée du mardi 28 mai 2014, le gouvernement ivoirien, par la voix de son porte-parole Bruno Koné, invitait les Ivoiriens à plus de retenue. « C’est une mauvaise nouvelle. Nous avons appris le décès de la jeune Mandjara tôt ce matin. Le gouvernement s’incline devant sa mémoire. Il accompagnera sa famille », a-t-il déclaré après un conseil des ministres anticipé qui s'est tenu en début de journée le mardi dernier. Avant d'ajouter : « Il faut respecter le choix de la personne et ne pas en faire une affaire politique. Il faut éviter de surfer là-dessus ». Mais ce communiqué n'est-il pas venu un peu tardivement ? Juste une question.

JFK

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