
Le burn-out, ou syndrome d’épuisement professionnel, est un fléau qui touche de plus en plus d’entrepreneurs.
Une étude réalisée par l’Institut CSA pour l’association Willa et Harmonie Mutuelle révèle que 38 % des entrepreneurs français sont à risque modéré ou élevé de burn-out, une situation alarmante qui nécessite une attention urgente. Ce phénomène est particulièrement marqué chez les femmes.
Les femmes en première ligne
La recherche, intitulée « Panorama de la santé mentale des entrepreneurs », a examiné les réalités de 723 entrepreneurs dans les secteurs de la tech et de l’innovation. Les résultats sont frappants : 72 % des fondateurs qualifient leur état de santé physique et/ou mentale de « mauvais ».
Ce chiffre grimpe à 75 % chez les femmes, contre 64 % chez les hommes.
Cette disparité souligne une vulnérabilité spécifique parmi les entrepreneuses, confrontées à des défis multiples, tels que la recherche de clients, une charge de travail accrue et la difficulté de concilier vie professionnelle et personnelle. En effet, 61 % des répondants estiment que leur charge mentale est élevée, et 72 % déclarent que celle-ci a augmenté depuis le lancement de leur entreprise.
Des chiffres éloquents sur l’épuisement
L’ampleur du burn-out est telle que 42 % des femmes interrogées confirment avoir vécu un épisode de burn-out, contre 28 % chez les hommes.
En effet, 35 % des entrepreneurs sollicitent des conseils d'autres entrepreneurs, tandis que 35 % s’appuient sur des livres de développement personnel.
Actuellement, 6 % des entrepreneurs se trouvent en situation de surmenage. Ces données corroborent d’autres études révélant une augmentation du burn-out dans le secteur numérique, renforçant ainsi l’urgence d’agir.
Le bien-être : Un enjeu crucial
Flore Egnell, déléguée générale de Willa, souligne que la réussite entrepreneuriale ne doit pas se faire au détriment du bien-être personnel.

Elle insiste sur le fait que ce problème représente un enjeu économique et de santé publique. "Il est urgent que l'écosystème se mobilise pour soutenir les entrepreneurs et créer des conditions favorables à leur épanouissement, tant sur le plan professionnel que personnel", déclare-t-elle.
Un accompagnement insuffisant
L’étude met en lumière une autre réalité préoccupante : l’accompagnement des entrepreneurs souffrant de burn-out est largement insuffisant. Ainsi, 65 % des entrepreneurs n’ont jamais recherché d’informations sur la santé mentale. Parmi ceux qui le font, les solutions choisies ne sont pas toujours appropriées.
En effet, 35 % des entrepreneurs sollicitent des conseils d'autres entrepreneurs, tandis que 35 % s’appuient sur des livres de développement personnel.
À peine 37 % cherchent un coaching, et seulement 29 % estiment nécessaire de prendre en charge les coûts d’un suivi psychologique.
Vers une révolution des pratiques de soutien
Eric Favrou, directeur marketing chez Harmonie Mutuelle, affirme que "la santé mentale des entrepreneurs doit devenir une priorité". Selon lui, cette étude souligne l'importance d'une meilleure prévention et d'un accompagnement adapté, actuellement trop insuffisants.
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Il appelle à une réinvention du système de santé pour proposer des solutions accessibles aux entrepreneurs, incluant sensibilisation, soutien psychologique et dispositifs spécifiques d'accompagnement.
Une urgence à prendre en compte
Face à l’augmentation inquiétante des cas de burn-out dans le monde entrepreneurial, il est crucial d’agir rapidement.
Un meilleur soutien psychologique et des actions préventives adaptées sont indispensables pour préserver la santé mentale des entrepreneurs et garantir leur épanouissement. L’avenir de l’entrepreneuriat dépendra de notre capacité à reconnaître et à traiter ce fléau.