
Les protections menstruelles jetables (serviettes, tampons) ont un impact environnemental considérable.
Environ 10 000 unités jetées par personne au cours d'une vie, représentant jusqu’à 150 kg de déchets et 45 milliards de protections jetées chaque année dans le monde. En plus d’être polluantes, elles contiennent des substances chimiques nocives. Face à cela, de plus en plus de personnes se tournent vers des alternatives réutilisables comme la coupe menstruelle, les serviettes lavables ou les culottes menstruelles. Toutefois, des idées reçues freinent encore leur adoption. Il est donc essentiel de s’informer correctement pour faire un choix libre, personnel et éclairé.
5 clichés tenaces qui méritent d’être remis à leur place.
Cliché n°1 : "C’est un retour en arrière"
Certaines générations, pour qui les protections jetables ont été synonymes d’émancipation, perçoivent les protections lavables comme un recul. Pourtant, il n’en est rien. Si nos grands-mères utilisaient des solutions artisanales peu confortables, la culotte menstruelle d’aujourd’hui n’a rien à voir. Fabriquée dans des textiles techniques, fins et respirants, elle est absorbante, discrète, confortable. Elle se rince à l’eau froide, passe en machine et sèche rapidement. On est loin du fardeau logistique d’antan. Ce retour au lavable n’est pas un retour en arrière : c’est un pas vers l’avenir, dicté par l’urgence écologique.
Cliché n°2 : "C’est trop cher"
Oui, une culotte menstruelle coûte plus cher à l’unité qu’un paquet de serviettes : entre 25 et 40 euros en moyenne. Et il en faut plusieurs pour couvrir tout un cycle. Mais cet investissement est vite amorti : une culotte dure jusqu’à 5 ans si elle est bien entretenue. Et vous n’aurez plus jamais à courir au supermarché au dernier moment.
Ce rejet du sang menstruel, souvent perçu comme honteux ou impur, est culturel. Mais ce fluide naturel n’a rien d’anormal. Le considérer avec neutralité voire bienveillance aide aussi à normaliser son propre corps.
Il est aussi possible de constituer son stock progressivement, en achetant une ou deux culottes à la fois. Au final, c’est non seulement économique, mais aussi un gain de tranquillité au quotidien.
Cliché n°3 : "C’est sale et ça sent mauvais"
Cette idée reçue en dit plus sur notre rapport tabou aux règles que sur la culotte elle-même. Grâce à leurs fibres techniques ultra-absorbantes, les culottes menstruelles ne dégagent pas d’odeur. Elles se lavent facilement et ne sont pas plus "sales" qu’un slip taché par une coupure au doigt.

Ce rejet du sang menstruel, souvent perçu comme honteux ou impur, est culturel. Mais ce fluide naturel n’a rien d’anormal. Le considérer avec neutralité voire bienveillance aide aussi à normaliser son propre corps.
Cliché n°4 : "Ce n’est ni confortable ni pratique"
La culotte menstruelle s’enfile comme un sous-vêtement classique. Une fois mise, on l’oublie pendant plusieurs heures jusqu’à 12 pour certaines. En cas de besoin de changement en cours de journée, une pochette imperméable permet de transporter la culotte usagée sans désagrément.
Côté confort, les progrès textiles sont impressionnants : matières douces, coupes variées, invisibles sous les vêtements… On est bien loin de la sensation de porter une "couche". Et surtout, on gagne en sérénité.
Cliché n°5 : "Ce n’est pas adapté aux flux abondants"
Les culottes menstruelles ont une capacité d’absorption équivalente à 3 à 4 tampons. Cela convient à la majorité des utilisations. Pour les flux très abondants, il existe des modèles renforcés spécifiquement conçus. Il est aussi possible de combiner avec une autre protection, ou de changer plus souvent. Enfin, contrairement aux tampons ou à la cup, la culotte menstruelle n’entre pas dans le corps, ce qui élimine tout risque de syndrome du choc toxique.
Un choix libre, mais éclairé
Chacune est libre de choisir la protection qui lui convient le mieux. Jetable ou réutilisable, chaque option a ses avantages et contraintes. L’essentiel est de disposer d’une information claire, débarrassée des idées reçues.
La culotte menstruelle n’est ni un gadget, ni une mode : c’est une alternative sérieuse, crédible, et surtout adaptée à notre époque. Si elle ne convient pas à tout le monde, elle mérite au moins d’être jugée à sa juste valeur.