
Privation ou libération ? Le défi « No Sugar » séduit de plus en plus d’adeptes sur les réseaux sociaux. Entre effets santé et buzz digital, décryptage d’un sujet sans sucre.
C’est le nouveau mantra bien-être qui envahit TikTok : vivre sans sucre ajouté pendant 7, 21 ou 30 jours. Le « no sugar challenge », littéralement « défi sans sucre », fait le buzz avec des millions de vidéos vues, des témoignages en série et des transformations physiques spectaculaires. Mais de quoi s’agit-il vraiment ?
Un défi alimentaire qui mise sur la détox
Le principe est simple. Il s’agit d’éliminer tous les sucres ajoutés de son alimentation pendant une période définie. Exit les sodas, les bonbons, les gâteaux, les plats préparés et même les sauces industrielles bourrées de sucres cachés. Seuls les sucres naturels, comme ceux contenus dans les fruits ou certains produits laitiers, sont parfois tolérés.
L’objectif affiché est de se « désintoxiquer » du sucre, perçu comme un produit addictif, nuisible à la santé, et omniprésent dans l’alimentation moderne. Les challengers vantent de nombreux bienfaits tels que l’amélioration de la peau, la perte de poids, une meilleure qualité de sommeil,…
Une tendance virale, mais pas sans risque
Si le « no sugar challenge » a le mérite de sensibiliser aux excès de sucre dans l’alimentation industrielle, les nutritionnistes appellent à la prudence. Certains participants vont jusqu’à bannir tous les glucides, ce qui peut entraîner des déséquilibres. D’autres tombent dans une relation rigide à la nourriture, où chaque écart devient une faute.
« Ce type de défi peut être intéressant pour reprendre le contrôle de son alimentation, à condition de ne pas sombrer dans l’extrême », explique une diététicienne.
Derrière les vidéos TikTok ultra-montées et les avant/après spectaculaires, le No Sugar Challenge révèle un malaise plus profond, celui d’une génération en quête de repères alimentaires, souvent lassée de l’ultra-transformation. Faut-il l’adopter ? Pourquoi pas, si c’est dans une logique de mieux manger plutôt que de se punir. L’important reste de rester à l’écoute de son corps, sans suivre aveuglément la tendance.
Fatima Sawadogo