Cyberespace : Top Quatre des langues les plus utilisées en ligne

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cyberespace-top-quatre-des-langues-les-plus-utilisees-en-ligne Le français peine à trouver sa place sur le Web
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La langue française est moins dominante qu’on le croit sur le web.

Parmi les langues les plus utilisées en ligne, le français n’occupe que la quatrième place. En effet, selon l’étude de La langue française dans le monde 2019-2022, publiée par l’Observatoire de la langue française (OLF), à Paris, le français vient à la quatrième position, derrière l’anglais, le mandarin et l’espagnol, à égalité avec l’hindi.

Une présence de 3,5 % de l’ensemble

Bien qu’international, la langue de Molière peine à se trouver sa place sur les territoires numériques. Elle devra batailler pour ne pas descendre du palmarès. Son taux de présence serait de 3,5 % de l’ensemble, après l’anglais calculs placé à 25 %, selon l’étude citée par lactualite.com.

Depuis quelques années, l’enjeu de la découvrabilité des contenus (leur capacité à être repérés parmi l’ensemble) et celui de la visibilité sont au cœur de nombreux projets de loi tant au Canada qu’au Québec et en France. Or, une évaluation réaliste du paysage linguistique sur Internet est une condition essentielle pour établir des politiques capables d’infléchir le modèle d’affaires des géants du Web, qui favorise énormément la culture anglophone.

« Il faut arrêter de penser que c’est un espace anglophone. Ça ne l’a jamais été. La langue du cyberespace, c’est le multilinguisme », a indiqué Daniel Pimienta, responsable de l’Observatoire de la diversité linguistique et culturelle dans l’Internet, qui compile depuis 2017 les données sur les langues du Web pour l’OLF.

Le responsable de l’Observatoire estime que « L’hindi monte fort, il dépasse le français et il va certainement dépasser l’espagnol. L’arabe et le russe montent aussi très vite ». Il estime également que le français pourrait reculer à la cinquième place, puis à la sixième d’ici 10 ans.

La faible connectivité des pays africains francophones, l’une des causes…

Selon Daniel Pimienta, le français ne n’occupe pas dans le cyberespace une position qui correspond à son importance comme langue internationale.  « De grands pans de la francophonie ne sont pas visibles sur le Web et, à une époque où tout est jugé selon ce critère, il croit que les francophones doivent s’organiser pour prendre leur place en commençant par combler le retard des pays africains en matière d’accès à Internet. Pour ce qui est de la présence dans le cyberespace, le paramètre le plus important ne sera pas l’évolution de la démographie, dit-il, mais le taux de connectivité. » Soit le pourcentage de locuteurs qui ont accès à Internet.

Alors que le taux de connectivité au Canada avoisine les 97 %, il dépasse rarement les 50 % dans les 31 pays de l’Afrique francophone, qui regroupe la moitié des francophones de la planète. Et l’écart est encore plus grand quand on considère l’accès à Internet à haute vitesse, qui frôle les 90 % au Canada, mais n’excède pratiquement jamais 1 % en Afrique subsaharienne.

Daniel Pimienta estime que les pays francophones sont en mesure d’accroître leur poids sur l’autoroute de l’information s’ils investissent de manière intelligente, en s’appuyant sur les trois pays africains francophones qui réussissent le mieux Gabon, Maroc et île Maurice, dont les taux de connexion dépassent les 60 %. « Je pense que ces pays sont les mieux placés pour diriger cet effort. »