Guerre numérique Russie-France : Telegram menace de quitter le sol français si cette loi est mise en place

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L’existence de l’application de messagerie Telegram s’annonce incertaine en France. Depuis le lundi dernier, le fondateur de Telegram, Pavel Durov a formellement annoncé que son réseau social se retirerait du marché français si le gouvernement vote une loi pour la création de backdoor.

Une décision prise à la suite des propos du préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, qui avait dénoncé l’usage de la plateforme par les narcotrafiquants pour coordonner des attaques, notamment contre des centres pénitenciers. Selon Pavel Durov, une telle législation mettrait en péril la sécurité des données personnelles et violerait les droits fondamentaux des utilisateurs.


Il dénonce une mesure inefficace, soulignant qu'une fois une porte dérobée créée, elle pourrait être exploitée non seulement par les forces de l’ordre, mais aussi par des acteurs malveillants. Le patron de Telegram rappelle que le chiffrement n’a jamais été conçu pour protéger les criminels, mais pour défendre la vie privée.

Un chiffrement critiqué mais un principe assumé

Malgré ses critiques envers la loi, Telegram n’active pas le chiffrement de bout en bout par défaut pour toutes les discussions, contrairement à WhatsApp ou Signal. Seules les discussions secrètes bénéficient de cette sécurité. Le protocole maison MTProto, utilisé par Telegram, est régulièrement remis en cause par les spécialistes de cybersécurité pour son manque de transparence.

Un plan d’action sécuritaire présenté début avril prévoit d’ici 2026 des solutions permettant un accès légal aux messages chiffrés.

Telegram coopère cependant partiellement avec les autorités. Elle fournit, en cas d’enquête, les adresses IP et numéros de téléphone de ses utilisateurs, sans pour autant dévoiler le contenu des échanges. Durov maintient que céder plus mettrait en péril tous les utilisateurs et que les criminels se tourneraient simplement vers d’autres applications plus confidentielles, renforcées par l’usage de VPN.

La France et l’Europe face au chiffrement

L’amendement sur les backdoors a été rejeté par l’Assemblée nationale le mois dernier. Une décision saluée par Durov, qui y voit une victoire pour les libertés numériques. Selon lui, la France aurait été le premier pays à légaliser l’espionnage massif de ses citoyens.

En parallèle, la Commission européenne envisage un cadre législatif similaire. Un plan d’action sécuritaire présenté début avril prévoit d’ici 2026 des solutions permettant un accès légal aux messages chiffrés, alimentant un débat brûlant entre sécurité publique et respect de la vie privée.

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