
Dans cette course à l’intelligence artificielle, où les géants comme OpenAI des Etats-Unis, DeepSeek de la Chine et Mistral de la France s’affrontent férocement, l’Europe malgré elle se voit coloniser à son tour en terme d’IA, comme elle l’a fait avec l’Afrique s’il faut parler de la ‘’colonisation’’.
« L’Europe serait-elle l’Afrique de la Chine et des Etats-Unis en terme d’intelligence artificielle ? », du moins quand on reste de loin, observant le combat entre ces grandes nations, c’est le « triste constat » qui frappe malheureusement à l’œil.
Manus AI, la nouvelle IA autonome venue de Chine qui fait sensationhttps://t.co/wPqHmFaN3C pic.twitter.com/XFCCQuNMzw
— BFM IA (@BFM_IA) March 11, 2025
Même si l’Europe tente contre vents et marrées de camoufler son retard en organisant des rendez-vous décisifs, comme le Sommet de l’action sur l’IA, tenu à Paris (France) en février dernier, ou encore créer des IA générative, telles que Mistral, l’écart demeure flagrant et surtout « inquiétant ». Pendant ce temps, la Chine crée, s’impose miette à miette et les Etats-Unis innovent et misent plus sur son Chatbot d’OpenAI : ChatGPT, le roi de l’IA générative.
« L’Europe toujours au point de départ en IA ! »
« L’Europe est-elle le dernier continent en terme d’intelligence artificielle ? », en tout cas la question reste toujours en suspens. Mais, une chose est claire, Gilles Babinet, entrepreneur et Coprésident du Conseil national du numérique, ayant passé près de 8 ans à la Commission européenne, pense que « le départ de l’Europe en intelligence artificielle n’a pas encore eu lieu ».
Selon l’opérateur économique « il n’y a pas d’écosystème européen quand on parle d’IA », avant d’ajouter « au risque de me répéter, même les 50 milliards d’euros, annoncés par Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne pour redynamiser l’écosystème des IA ne sont pas suffisants ».
Pour Gilles Babinet, même s’il est vrai que cet investissement ajouté aux 150 autres milliards d’euros des grands groupes de l’EU AI Champions Initiative, qui reste le plus grand partenariat public-privé européen pour le développement d’une IA fiable, le continent reste à la traine.
En effet, si certains européens pensent que Babinet chante comme une guimbarde sans arrêt, d’autres y voient en lui un entrepreneur qui reste non seulement à l’avant-garde des innovations technologiques, mais qui suscite aussi un éveil de conscience pour une Europe encore puissante dans la course à l’IA. Les propos de Gilles ont été parachevés par l’échec éclatant de Lucie, une IA générative française, aussitôt mise en ligne, très vite retirée à cause de ses réponses délirantes.
La Chine : le nouveau roi de l’IA ?
Tout reste encore confus en terme de suprématie en IA entre la Chine et les États-Unis. Le pays du philosophe Confucius, fait actuellement la une des journaux nationaux et internationaux avec ses innovations IA audacieuses qui ne cessent d’enchanter le monde entier.

Depuis le début de l’an 2025, l’écosystème des IA brille à la chinoise, avec la venue officielle et fracassante de DeepSeek, le chatbot RPC qui a damé le pion à ChatGPT. Tandis que cette célèbre IA générative chinoise n’a pas encore fini de séduire le monde, le pays lance encore une nouvelle intelligence artificielle qui fait parler d’elle : Manus.
« L’Europe est-elle le dernier continent en terme d’intelligence artificielle ? ».
Manus, cette IA capable d’exécuter de multiple tâches à la fois, dont l’interaction avec plusieurs navigateurs web, l’analyse de données, la création de contenus visuels pour vos réseaux sociaux, la rédaction de rapports de façon professionnelle, inquiète les USA et l’Europe, même si elle est accessible par lien d'invitation.
Selon une fouille minutieuse sur Internet (benchmark) de GAIA, l’IA Manus a déjà dépassé les super performances de DeepResearch d’OpenAI, avec un score incroyable de plus de 86% contre 74% pour son concurrent américain. Ce classement resserre la lutte entre les États-Unis, la Chine et l’Europe.
Où en est l’Afrique ?
« Où se situe l’Afrique dans tout cela ? ». Eh bien c’est la même question que se posent nombre d’Africains quand les grandes nations s’arrachent la première place de l’IA. La triste réalité est que l’Afrique produit plus de données, vu que 60% de sa population est extrêmement jeune. Et selon un expert Africain en IA, « le futur de l’IA s’écrit avec les données des jeunes, mais pourquoi le continent ne s’affirme pas dans cette nouvelle industrie de la Tech ? », s’est-il interrogé.
Pour certains, les intelligences artificielles bien vrai qu’elles fassent déjà parti du quotidien des Africains, nombreuses sont celles qui n’ont pas été conçues en tenant compte des valeurs et réalités de l’Afrique. S’il est vrai que des pays africains optent pour une Stratégie nationale en intelligence artificielle (IA), comme vient de le faire la Côte d’Ivoire, à travers son ministère de la Transition Numérique et de la Digitalisation, le travail et surtout l’essentiel reste encore à faire.
En clair, si les choses ne bougent pas, comme on l’aurait constaté dans d’autres secteurs, il va falloir à l’Afrique une collaboration interétatique afin de permettre aux différents Etats d’unir leurs forces pour inscrire le nom du continent dans les rangs des géants de l’IA.