
C’est toujours le calvaire pour le chatbot chinois DeepSeek. Depuis le lancement officiel de sa dernière version, le 20 janvier 2025, de grands pays refusent d’utiliser l’intelligence artificielle chinoise, DeepSeek.
La start-up à l’origine du projet, DeepSeek, pensait faire de l’ombre aux grandes firmes américaines en proposant un chatbot performant à moindre coût. Mais très vite, des inquiétudes ont émergé autour de la gestion des données et de potentielles fuites d’informations sensibles. Plusieurs gouvernements ont réagi en limitant, voire en interdisant, son utilisation sur leur territoire.
L’Italie a été la première à ouvrir une enquête sur DeepSeek et a interdit à la start-up chinoise de traiter les données des utilisateurs italiens. Elle a été suivie par Taïwan, qui a interdit à ses fonctionnaires d’utiliser l’application pour des raisons de "sécurité nationale de l’information".
🚨 Avec la fracassante percée de DeepSeek depuis quelques jours, plus que jamais l'Europe🇪🇺 est à la traîne... Pire encore, la France🇫🇷 peine à rivaliser dans le domaine de l'IA.
— SaxX ¯\_(ツ)_/¯ (@_SaxX_) January 27, 2025
Ce meme est terrible et en dit long...
À quelques jours du sommet sur l'IA, il faudra faire de… pic.twitter.com/XCIEEX6ToH
Peu après, l’Australie et la Corée du Sud ont appliqué des mesures similaires, interdisant l’accès à DeepSeek sur les postes gouvernementaux et militaires. Aux États-Unis, une proposition de loi vise à bannir l’application des appareils administratifs, craignant une ingérence du Parti communiste chinois.
Un risque de surveillance massive ?
Les principales critiques formulées contre DeepSeek concernent la gestion des données personnelles. Selon sa politique de confidentialité, l’application collecte des informations sur les frappes au clavier, ce qui inquiète les experts en cybersécurité. En Chine, les entreprises sont légalement tenues de partager leurs données avec le gouvernement en cas de demande.
La montée en puissance de DeepSeek a déclenché une vague de restrictions.
De leur côté, d’autres experts estiment que les entreprises occidentales, comme Google ou OpenAI, ne sont pas totalement neutres et partagent également certaines informations avec leurs gouvernements respectifs. Mais la crainte d'une surveillance plus approfondie en Chine reste prégnante.
Un coup stratégique de la Chine
DeepSeek ne serait que la première vague d’une stratégie bien planifiée. Selon Park Seung-chan, professeur d’économie chinoise en Corée du Sud, l’investissement massif de la Chine dans l’IA et la recherche en semi-conducteurs annonce d’autres avancées technologiques majeures. DeepSeek aurait été conçu avec des puces H800, jugées moins performantes que d’autres modèles américains, mais suffisantes pour réaliser des performances comparables.
Si cette avancée technologique se confirme, elle pourrait rebattre les cartes du marché de l’IA et remettre en question la domination américaine et sud-coréenne dans le secteur des semi-conducteurs. Un équilibre fragile qui pourrait être perturbé par l’arrivée de nouvelles innovations chinoises.
Une guerre technologique en cours
La montée en puissance de DeepSeek a déclenché une vague de restrictions, mais aussi une prise de conscience des enjeux stratégiques liés à l’IA. Pour les pays occidentaux, il est urgent de renforcer leurs propres technologies et de contrôler les applications étrangères. La Chine, de son côté, continue d'investir massivement dans la recherche et le développement.
Pour les observateurs, la véritable bataille ne se joue pas uniquement sur le terrain de la cybersécurité, mais aussi dans la capacité des États à développer des alternatives crédibles. L'affaire DeepSeek n'est qu'un épisode de plus dans une guerre technologique qui ne fait que commencer.