
Une quarantaine d’étrangers, principalement chinois, comparaissent depuis lundi 3 février devant la justice nigériane pour leur implication présumée dans un gigantesque réseau de cybercriminalité.
Arrêtés en décembre lors d’une opération coup de poing, ils sont accusés d’avoir exploité des centaines de Nigérians pour escroquer des victimes sur internet. L’affaire a éclaté mi-décembre avec l’interpellation de près de 800 personnes à Lagos, dans un immeuble de sept étages situé sur Victoria Island.
Parmi elles, environ 200 étrangers, identifiés comme les cerveaux d’un système frauduleux à grande échelle. L’Agence nationale anti-corruption (EFCC) a mené cette descente après plusieurs mois d’enquête, mettant au jour un vaste réseau opérant depuis le Nigeria mais connecté à des organisations criminelles internationales.
EFCC secured Convictions against some recently arrested fraudsters on September 4th, 2024. *They are all of Yoruba origin*
— Harry 🎯🎯🎯 (@chiditweets042) September 6, 2024
Can we say all Yorubas are fraudster?
THE NAMES:
Fasanya Abdulqudus Gbolahan, Nkiri Oluchukwu Destiny, Fakoya Tobi Samuel, Owolabi Qudus Damilare, Isiaka… pic.twitter.com/LdLoSOf262
Les accusés, en majorité d’origine chinoise, ainsi que des ressortissants philippins, pakistanais et indonésiens, sont poursuivis pour cyberterrorisme, usurpation d’identité et possession de faux documents. Ils auraient recruté de jeunes Nigérians pour créer de faux profils sur les réseaux sociaux et tromper des internautes vulnérables à travers des arnaques amoureuses et de faux investissements en cryptomonnaies.
Une escroquerie bien rodée et un impact massif
Le mode opératoire de ce réseau reposait sur une stratégie de manipulation en ligne. Les jeunes Nigérians employés par ces escrocs usurpaient l’identité de personnes réelles pour séduire leurs victimes, leur promettant des relations amoureuses fictives ou des opportunités d’investissement lucratives.
Les prévenus devront faire face à plusieurs audiences programmées en février et mars.
Les gains issus de ces fraudes étaient ensuite acheminés à l’étranger, mettant en péril l’économie nigériane. L’EFCC estime que cette affaire illustre l’implication croissante d’étrangers dans la cybercriminalité, déconstruisant ainsi l’image selon laquelle seuls les Nigérians seraient impliqués dans ces pratiques frauduleuses.
Une affaire loin d’être terminée
Les prévenus devront faire face à plusieurs audiences programmées en février et mars. La justice nigériane entend frapper fort pour décourager ces pratiques et renforcer la lutte contre la criminalité numérique sur son territoire.
L’EFCC a déjà annoncé que d’autres arrestations pourraient suivre, notamment parmi les personnes toujours en fuite. L’affaire souligne la nécessité pour les autorités de renforcer la régulation du cyberespace afin d’endiguer ce type de fraude internationale.