
A quelques pas des fêtes de fin d’années, la Silicon Valley subit une grève sans précédent. Les travailleurs de sept sites Amazon aux États-Unis ont entamé une grève historique sous l’impulsion du puissant syndicat Teamsters, le jeudi 18 décembre 2024.
Ces sites incluent des stations de livraison dans des villes clés comme San Francisco, New York, Atlanta et Skokie. Ce mouvement social intervient après qu'Amazon ait refusé de répondre à une date limite fixée par les Teamsters pour engager des négociations contractuelles, malgré un vote massif des employés pour autoriser la grève.
Le syndicat cherche à mettre la pression sur le géant du commerce électronique durant cette période cruciale pour les achats de fin d’année. Selon les Teamsters, cette grève a pour but d'exiger de meilleures conditions de travail et une reconnaissance syndicale officielle, un point de tension depuis des années entre Amazon et ses employés.
Des conditions de travail inéquitables
La mobilisation touche principalement les stations de livraison, où les colis sont préparés avant d’être remis à des sous-traitants pour la livraison finale. Bien qu’Amazon affirme que la grève ne perturbera pas ses opérations, les Teamsters accusent l’entreprise de malmener ses travailleurs tout en niant leur rôle fondamental.
Amazon, qui considère que les livreurs travaillent pour des sous-traitants, refuse de les reconnaître comme ses employés directs.
Sean O’Brien, président général des Teamsters, a vivement critiqué l'attitude d'Amazon, affirmant que les employés "n’ont pas obtenu le respect qu’ils méritent". Dans certaines villes, comme à New York, les manifestations ont dégénéré, entraînant l’arrestation de deux personnes. Les Teamsters ont souligné que ce mouvement pourrait s’étendre à d'autres sites si Amazon persiste à ignorer les revendications.
Un conflit autour de la reconnaissance syndicale
La grève met également en lumière un débat plus large sur la reconnaissance des syndicats. Amazon, qui considère que les livreurs travaillent pour des sous-traitants, refuse de les reconnaître comme ses employés directs, bien que ces derniers affirment que l’entreprise contrôle toutes leurs activités.
Grève chez Amazon, juste avant Noël 🎄
— BFM Business (@bfmbusiness) December 20, 2024
Environ 10.000 salariés y participent, soit environ 1% de la force de travail d'Amazon. Les revendications : de meilleures conditions de travail et salariales et un changement du statut des travailleurs concernés.
🎤 Mathilde Chaminade pic.twitter.com/18GvIEZhOs
Pourtant, les régulateurs du travail américains ont souvent donné raison au syndicat dans des affaires similaires. Les Teamsters espèrent utiliser cette mobilisation pour obliger Amazon à négocier, tout en consolidant leur présence dans d'autres entrepôts, notamment à Staten Island, où des milliers d’employés se sont déjà syndiqués.
Cette grève, bien qu’en cours, marque un tournant dans la lutte des
travailleurs d’Amazon pour des conditions de travail équitables et une
reconnaissance syndicale, révélant ainsi les tensions croissantes au sein du
géant du e-commerce.