
L’ONG Reporters sans frontières (RSF) a annoncé, début novembre, avoir porté plainte devant la justice française contre le réseau social X.com, anciennement Twitter.
Cette action vise plusieurs motifs, notamment la diffusion de fausses nouvelles, l’usurpation d’identité et l’atteinte à la représentation des personnes. Ce recours fait suite à la propagation, en août dernier, d’une vidéo faussement attribuée à la BBC, accusant RSF de produire des études mensongères sur les penchants nazis de militaires ukrainiens.
Le Figaro, Le Monde et d'autres journaux poursuivent X en justice, qu’ils accusent d'utiliser leurs contenus sans les payer et d'enfreindre ainsi le principe des "droits voisins" #AFP pic.twitter.com/F3aivJzZXl
— Agence France-Presse (@afpfr) November 12, 2024
En dénonçant un manque flagrant de modération et une amplification de la désinformation sur la plateforme, RSF met en lumière un enjeu crucial : la responsabilité des réseaux sociaux dans le maintien d’un débat public honnête. Cette démarche judiciaire questionne aussi les limites de l’impunité des grandes plateformes numériques face à des campagnes orchestrées de manipulation.
Un réseau social accusé d'inaction face à la désinformation
RSF affirme avoir effectué dix signalements pour diffamation sur des publications liées à cette vidéo trompeuse, en utilisant les mécanismes internes de modération de X.com. Cependant, les réponses reçues se limitaient à des messages automatiques, sans indication d’un traitement humain. Pour l’ONG, cette inaction reflète une absence délibérée de contrôle, contribuant à amplifier la désinformation sur des sujets sensibles comme la guerre en Ukraine.

RSF a également transmis son enquête à la Commission européenne, soulignant l’inefficacité des mécanismes de modération actuels.
La vidéo incriminée s’inscrit, selon RSF, dans une opération visant à « blanchir » de fausses informations au profit de la propagande russe. En l’absence de modération efficace, ces contenus demeurent accessibles, même sur des comptes certifiés. RSF alerte sur le risque que représente une telle désinformation pour la manipulation de l’opinion publique.
Une plainte pour réveiller les consciences
Face à ce qu’elle qualifie de complicité passive, RSF espère que cette action judiciaire incitera les dirigeants de plateformes à assumer leur responsabilité. L'ONG rappelle que laisser circuler de fausses nouvelles et des contenus diffamatoires peut entraîner des conséquences pénales.
RSF a également transmis son enquête à la Commission européenne, soulignant l’inefficacité des mécanismes de modération actuels. À travers cette plainte, l’organisation espère établir un précédent en matière de responsabilité numérique, un enjeu critique à l’ère de la désinformation globale.