
Lors de la célébration du troisième anniversaire du Centre d’Etudes Prospectives (CEP), le jeudi 14 novembre 2024, un panel s’est tenu autour du thème : « Le Pouvoir de l’IA- Intelligence Africaine et Intelligence Artificielle ». Ces trois (3) ans du CEP ont été célébrés à l’Espace Latrille Event d’Abidjan-Cocody 2 Plateaux.
Selon Sidi Tiémoko Touré, ministre des Ressources animales et halieutiques, Président du Conseil d’Administration du CEP, cette initiative s’inscrit dans la dynamique de concilier l’intelligence africain (savoir du continent) et l’intelligence artificielle (IA) pour le développement de l’Afrique.
En effet, avec l’arrivée de cette nouvelle technologie qui semble avoir « bouleversé » les habitudes africaines, le ministre appelle à un retour aux sources afin d’adopter l’intelligence artificielle en tenant compte des valeurs africaines.
L’intelligence africaine dotée de l’IA, arme infaillible pour l’Afrique
En présence d’un parterre d’invités dont le ministre Amadou Coulibaly, de plusieurs acteurs du secteur et d’une jeunesse massive, Sidi Tiémoko Touré a souligné que « L’intelligence artificielle sans la moindre intelligence africaine ne pourra point profiter à l’Afrique ».
Selon le ministre, « Toute création technologique est un grand pas vers le changement. Mais, si le peuple qui est l’utilisateur, n’inscrit pas ses valeurs sacrosaintes dans l’utilisation de ces technologies, l’humanité va certainement courir à sa perte ».
• Ce n'est pas en Chine ni moins aux États-Unis c'est au Mali.
— Chroniques 225 (@Chroniques225) October 4, 2022
Le Mali dispose aussi d'un centre National pour l’éducation en Robotique et en Intelligence Artificielle situé à Kabala. La mission du centre est de développer la culture scientifique au Mali et ⬇️ pic.twitter.com/DWnuPN6sLi
Dans le même sens, Adama Diawara, ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, membre fondateur du CEP, a félicité les 9 membres cofondateurs du CEP, dont la ministre Kaba Nialé, pour leur esprit de grandeur, orienté vers le développement de l’Afrique. « Cette grande tribune de la prospective sur l’intelligence africaine et l’intelligence artificielle le témoigne amplement », a-t-il signifié, en invitant les jeunes à une utilisation plus éthique.
A son niveau, Ibrahim Kalil Konaté, ministre de la Transition numérique et de la digitalisation, a plutôt souligné que selon la banque mondiale, l’intelligence artificielle aura ajouté près de 15% de croissances supplémentaires au PIB du continent africain, soit une contribution estimée à plus de 300 millions de dollars. A en croire le ministre, l’intelligence artificielle est une « panacée technologique » pour le développement de l’Afrique.
Un panel dédié à l’intelligence africaine et intelligence artificielle
Ce panel qui a porté sur le thème : « Le Pouvoir de l’IA- Intelligence Africaine et Intelligence Artificielle », a réuni 5 panélistes de casquettes différentes qui ont séduit le public par la qualité de leurs idées. Selon le panéliste Arnaud Dapa, Fondateur de Elephantech, un média en ligne, il faut insérer l’IA dans le programme académique afin d’aider les jeunes apprenants à manier cet outil du moment.
Il faut impérativement un retour aux sources, en inscrivant l’identité africaine au centre de l’utilisation de l’IA.
Quant au Dr Tiene Baboua, philosophe spécialiste de bioéthique et d’éthique techno-industriel, la question d’éthique dans l’usage de l’intelligence artificielle n’est pas un frein au développement. Au contraire, c’est une façon pour l’Afrique de concilier et valeurs et technologie pour ne pas rester en marge de la locomotive technologique qu’est l’IA.
« L’IA a l’air de ne pas bien démarrer ici en Afrique, tout simplement parce que la culture, l’identité africaine n’y est pas », a partagé le panéliste Stéphane Coulibaly, Directeur de l’Innovation, des Startups et du Secteur Privé, au Ministère de la Transition numérique et de la digitalisation.
Pour Jean Patrick Ehouman, Entrepreneur digital et Expert en IA, la question d’éthique en intelligence artificielle est plus profonde que cela. En effet, « il faut un retour aux sources, en inscrivant l’identité africaine au centre de l’utilisation de l’IA. » Selon lui, c’est ainsi que l’Afrique pourra se positionner comme un hub en intelligence artificielle.
De son côté, Emil Kirjas, Manager Général du Cabinet conseils « Kirjas Global », chaque peuple doit avant consulter son histoire avant d’adopter tout type de création technologique. « Sans cela, il n’y aura pas de morale et sans cette éthique la technologie ruinera le monde entier. », a-t-il confié.
Faut-il souligner que le
CEP à travers ce thème à la fois dans la culture et dans la modernité veut
apprendre aux africains que sans la prise en compte de notre culture, qui
pourrait être l’intelligence Africaine, le continent ne profitera pas des
bienfaits de l’intelligence artificielle. Pour cela, il faut que les Etats
africains dressent de stratégies politiques pour réglementer le secteur de l’IA
afin d’en tirer le maximum d’avantages.