
Après avoir été secoué par l’affaire French Bukkake, la France a condamné le mercredi 6 novembre 2024, le géant de la Tech, Google, pour retard dans le déréférencement de vidéos à caractère sexuel.
La justice française reproche à Google son manque de célérité dans la suppression des vidéos, en violation du Digital Services Act (DSA), le cadre réglementaire européen. Cette décision, saluée par des associations de défense des droits, met en lumière les difficultés rencontrées par les victimes pour faire disparaître de la toile des contenus pornographiques qui continuent de hanter leur quotidien.
Une amande amère pour Google
Le Tribunal judiciaire de Paris a condamné Google a versé une amende de 2 000 euros, soit 1 311 914 francs CFA. Eu égard de cette sanction, Céline Piques, porte-parole de l’association Osez le féminisme !, a qualifié cette décision de victoire, insistant sur l’importance de tenir Google responsable de la persistance de ces vidéos en ligne.
Complément d'enquête doit donc être traduit en justice, et la demande de dommages-intérêts devra etre évaluée à hauteur du préjudice à la carrière de l'acteur et au préjudice personnel sur sa propre santé mentale.
— Charles Gave Officiel-Institut des Libertés (@IdLibertes) October 16, 2024
La chaine de télévision qui a permis cet abject travestissement… https://t.co/VjfjAjIJhe
Le retard du géant technologique, jugé contraire au DSA, expose les victimes à une forme continue de préjudice. « C’est un traumatisme qui se perpétue », affirme Piques, rappelant l’impact psychologique dévastateur sur les personnes concernées.
Comment ces victimes peuvent-elles se présenter sereinement au tribunal alors que leurs souffrances sont encore exposées au public ?
En poursuivant, Google, qui n’a pas encore réagi publiquement, pourrait décider de faire appel, tout comme la plaignante, dans une tentative de trouver une solution durable à la problématique de la réapparition des copies des vidéos supprimées.
Un enjeu pour le procès principal
Le procès principal de l’affaire French Bukkake, en cours d’instruction, est au cœur d’un débat majeur. Dix-sept hommes, accusés d’avoir participé à la production et à la diffusion de contenus pornographiques entre 2013 et 2019, feront face à une quarantaine de victimes.
La présence persistante de ces vidéos en ligne renforce le défi judiciaire : « Comment ces victimes peuvent-elles se présenter sereinement au tribunal alors que leurs souffrances sont encore exposées au public ? », interroge Céline Piques.
Ce procès, déjà comparé aux retentissantes affaires de viol de Mazan, pourrait devenir un moment décisif dans la prise en charge juridique et psychologique des victimes de violences sexuelles médiatisées en ligne.