
Le musée de Pointe-à-Callière est au cœur d'une controverse à Montréal après le lancement d’une campagne promotionnelle de sa nouvelle exposition, « Sorcières : de l'ombre à la lumière ».
Postée sur Facebook, l’annonce a déclenché une vague de critiques, certains internautes accusant le musée d'avoir employé l'intelligence artificielle pour la conception de ses visuels. Des commentaires, tels que « Comme c'est décevant que vous ayez eu recours à l’IA pour ces images » ou encore « Un musée qui encourage l'IA au détriment des artistes », ont vite recueilli de nombreux soutiens.
Pour apaiser les tensions, la direction de Pointe-à-Callière a répondu cinq jours après les critiques. Katia Bouchard, directrice des communications et du marketing, a précisé que la campagne n’a pas été entièrement conçue par l’IA, mais plutôt par une graphiste de longue date du musée utilisant des outils intégrant certaines fonctionnalités d’IA, comme Illustrator et Photoshop.
Une collaboration artistique mal comprise
Selon Mme Bouchard, la graphiste en charge de la campagne a exploité des logiciels incluant des fonctions d’intelligence artificielle, mais la conception générale n’a pas reposé sur une IA générative. La direction souligne l’importance de cette collaboratrice dans leurs projets, insistant sur le fait que son travail respecte la créativité humaine tout en intégrant les avancées technologiques pour affiner le rendu graphique. Cette clarification visait à répondre aux critiques sur les réseaux sociaux tout en défendant le travail de leur designer.
Le musée de Pointe-à-Callière pourrait bien devenir un exemple représentatif des défis posés par l’introduction de l’intelligence artificielle dans l’art.
Cependant, malgré ces précisions, une partie du public est restée sceptique quant à l'usage de l’IA dans un contexte muséal. Les critiques ont insisté sur le risque de voir des institutions culturelles privilégier la technologie au détriment des talents artistiques et des droits d'auteur, alimentant un débat plus large sur la place de l’IA dans le monde de l’art.
L’IA et l’art, une polémique grandissante
La controverse soulève des questions éthiques sur l'utilisation des outils numériques et de l'IA par des institutions vouées à la préservation du patrimoine culturel. Certains artistes et amateurs d’art estiment que le recours à l’IA peut dévaloriser le travail artistique humain, craignant que l’attrait pour les outils technologiques ne vienne à banaliser l'authenticité de la création manuelle. En revanche, des institutions comme Pointe-à-Callière avancent que l’IA peut servir de complément et d'outil de perfectionnement pour leurs créateurs.
En définitive, le débat entre les partisans d’un art exclusivement humain et ceux qui prônent l’innovation technologique semble loin de s’éteindre. Le musée de Pointe-à-Callière pourrait bien devenir un exemple représentatif des défis posés par l’introduction de l’intelligence artificielle dans l’art, alors que le monde culturel cherche encore à définir la place de cette technologie dans la création artistique.