Afrique : La Guinée-Bissau met la Blockchain au cœur de la modernisation de ses finances publiques

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L’Afrique se fait peu à peu une place à la table des échanges électroniques mondiaux. La Guinée-Bissau vient d’adopter la technologie de la blockchain pour payer ses salariés de la fonction publique. Au vu de cela, certains guinéens s’interrogent sur la survie du Franc CFA.

Supervisé par le Fonds Monétaire International (FMI), ce projet de la blockchain, une monnaie électronique, vise à renforcer la transparence, la sécurité et l’efficacité dans la gestion des finances publiques, en particulier pour la masse salariale des fonctionnaires guinéens.

D’ici novembre 2024, la plateforme blockchain devrait couvrir la gestion des salaires des 26 600 fonctionnaires et 8100 retraités du pays. Ce système permettra un suivi en temps réel des paiements et assurera une traçabilité des fonds publics, minimisant ainsi les risques de corruption et de fraudes. Concha Verdugo Yepes, économiste principale au FMI et responsable du programme, souligne que cette solution améliore considérablement l’intégrité des données et offre des rapports fiscaux fiables.

Réduction des dépenses salariales

Avant l’introduction de la blockchain, la Guinée-Bissau allouait 84 % de ses recettes fiscales au paiement des salaires, un ratio jugé alarmant par le FMI. José Gijon, chef de mission du FMI en Guinée-Bissau, a indiqué que ce taux est désormais tombé à 50 %, une nette amélioration, bien que toujours au-dessus des critères de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), fixant le plafond à 35 %. Ce progrès témoigne de l'efficacité de la blockchain dans la rationalisation des dépenses publiques.

En plus de la gestion salariale, cette technologie de la blockchain permettra de produire des rapports de vérification précis et de nourrir des modèles d’intelligence artificielle (IA).

En effet, le système blockchain permet aussi de lutter contre la présence de « fonctionnaires fictifs », un fléau qui plombait les finances publiques du pays. Désormais, chaque transaction est enregistrée de manière immuable, offrant une transparence totale et des alertes en cas d’incohérence dans les informations salariales.

Renforcer la confiance des partenaires internationaux

L’adoption de la blockchain par la Guinée-Bissau envoie un signal fort aux bailleurs de fonds internationaux et aux investisseurs, en prouvant l’engagement du gouvernement à améliorer la gouvernance financière. Selon l'OCDE, ce type de mesure renforce la confiance dans la gestion des ressources publiques et, par conséquent, l’attractivité du pays sur la scène internationale.

En plus de la gestion salariale, cette technologie permettra de produire des rapports de vérification précis et de nourrir des modèles d’intelligence artificielle, renforçant ainsi la capacité du pays à répondre aux exigences internationales en matière de gouvernance économique.


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