
La messagerie Telegram vit une crise en Corée du Sud. La police sud-coréenne a lancé une enquête contre la messagerie Telegram, accusée d'encourager la diffusion de contenus pornographiques truqués impliquant des mineurs.
Cette décision, annoncée ce lundi, intervient alors que l'application de messagerie est sous le feu des critiques pour son manque de coopération avec les autorités locales. En effet, Telegram est pointé du doigt pour ne pas avoir répondu aux demandes d'information concernant les comptes d'utilisateurs suspectés de crimes liés à la diffusion de « deepfake porn », des montages utilisant l'intelligence artificielle pour superposer des visages, y compris ceux de mineurs, sur des contenus sexuels.
Deepfake Porn, une Crise Grandissante
La diffusion de deepfakes pédopornographiques en Corée du Sud est un problème croissant, avec de nombreux signalements et plusieurs suspects déjà identifiés. Selon la police sud-coréenne, les créateurs de ces contenus illicites exploitent les réseaux sociaux pour voler des photos, la plupart du temps de jeunes filles, dont une majorité de mineures. En une semaine, 88 signalements ont été reçus et 24 suspects ont été identifiés, mettant en lumière l'ampleur de cette crise numérique.
Cette enquête coréenne intervient également dans un contexte international tendu pour Telegram, avec l'arrestation récente de son fondateur, Pavel Durov, en France.
Les « deepfake porn » constituent une forme de criminalité en ligne particulièrement pernicieuse en Corée du Sud, un pays déjà marqué par des scandales tels que l'exploitation de caméras espions et la diffusion de « revenge porn ». La situation est d'autant plus alarmante que ces crimes sont facilités par l'anonymat et le manque de régulation sur des plateformes comme Telegram, qui refuse de collaborer avec les autorités.
Un réseau de discussion incriminé
L'affaire a pris une tournure encore plus grave lorsqu'un média sud-coréen a révélé l'existence d'un groupe de discussion sur Telegram, géré par des étudiants universitaires, où circulaient des deepfakes de leurs camarades féminines. Cette révélation a suscité une indignation générale, accentuant la pression sur les autorités pour agir contre Telegram.
Cette enquête coréenne intervient également dans un contexte international tendu pour Telegram, avec l'arrestation récente de son fondateur, Pavel Durov, en France. Libéré après quatre jours de garde à vue, Durov fait face à des accusations de refus de coopération avec les autorités, soulignant la nécessité d'une action coordonnée à l'échelle mondiale pour lutter contre ces formes de criminalité numérique.
⬇️⬆️ 🇰🇷 La Corée du Sud a ouvert une enquête sur #Telegram pour deepfakes à caractère sexuel. L'enquête a suscité l'indignation du public et du monde politique face à l'émergence de fausses images pornographiques mettant en scène des femmes sud-coréennes, a rapporté Yonhap. pic.twitter.com/tmaItWVWVZ
— jfgino (@jfgino) September 2, 2024