
Aux États-Unis, plusieurs services de police, dont ceux d'Oklahoma City, expérimentent actuellement un nouvel outil d'intelligence artificielle (IA) développé par le groupe Axon, connu pour ses tasers.
Baptisé Draft One, cet outil d’IA a pour mission de faciliter le travail des forces de l'ordre en générant automatiquement des rapports à partir des enregistrements audio des caméras corporelles. En seulement huit secondes, Draft One produit des rapports précis et complets, à partir des sons et échanges captés par les micros des agents. Présenté comme un « multiplicateur de force pour les officiers », cet outil permet de gagner un temps précieux et d'améliorer l'efficacité des forces de l'ordre, bien que certaines voix s'élèvent contre son utilisation exclusive.
Un assistant prometteur pour les forces de l'ordre
Draft One a été testé par les forces de police d’Oklahoma City avec des résultats prometteurs. Un agent a rapporté qu’un rapport rédigé par l’IA était « précis à 100% » et contenait même une information qu’il avait oubliée. L'outil a ainsi prouvé qu'il pouvait non seulement soulager les policiers de la tâche chronophage de la rédaction de rapports, mais aussi améliorer la qualité et la précision des informations consignées.
Les erreurs de reconnaissance faciale ayant déjà conduit à des arrestations injustifiées de personnes noires soulèvent des doutes sur l’impartialité de ces outils technologiques.
Cette automatisation représente un atout considérable, notamment pour les incidents mineurs, où les agents peuvent se concentrer davantage sur leur mission sur le terrain. Cependant, bien que les forces de l'ordre accueillent favorablement cette innovation, elle est actuellement limitée aux rapports d’incidents mineurs. Les procureurs locaux préfèrent en effet rester prudents avant de l’étendre à des affaires plus graves.
Précautions et enjeux éthiques
Si l'enthousiasme pour Draft One est palpable parmi les policiers, des inquiétudes se manifestent du côté des procureurs et défenseurs des droits civiques. Les procureurs insistent pour que l’outil reste un assistant et non un substitut total à l'intervention humaine, particulièrement dans les cas où les agents pourraient être appelés à témoigner devant un tribunal.
D'autres préoccupations concernent les biais potentiels intégrés dans l’intelligence artificielle. Les erreurs de reconnaissance faciale ayant déjà conduit à des arrestations injustifiées de personnes noires soulèvent des doutes sur l’impartialité de ces outils technologiques. Pour le moment, la prudence reste de mise quant à l'utilisation de Draft One pour des affaires d'envergure.
Aux États-Unis, l’IA utilisée pour écrire des rapports de mission à la place des policiershttps://t.co/eO5ECOT23w pic.twitter.com/i4CD44Ovbj
— BFMTV (@BFMTV) August 30, 2024