Robotaxis en Chine : Les conducteurs de taxis inquiets pour l’avenir de leur métier

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robotaxis-en-chine-les-conducteurs-de-taxis-inquiets-pour-l-avenir-de-leur-metier EN CHINE PRECISEMENT DANS LA VILLE DE WUHAN, LES ROBOTAXIS VOLENT LA PLACE AUX CONDUCTEURS TRADITIONNELS
High tech

En Chine, la conduite autonome n’est plus une vision futuriste, mais une réalité quotidienne. Dans la ville de Wuhan, 500 taxis sans chauffeur, communément appelés « robotaxis », circulent déjà, laissant les passants stupéfaits. Ce projet, porté par les géants de la tech et les constructeurs automobiles chinois, vise à combler le fossé avec les leaders américains. Toutefois, cette offensive technologique suscite autant d’enthousiasme que de craintes, notamment en matière de sécurité.

Malgré des investissements colossaux, les accidents récents impliquant ces véhicules ont ravivé les inquiétudes. Les conducteurs de taxis traditionnels, quant à eux, redoutent d’être supplantés par cette nouvelle vague technologique, menaçant leur gagne-pain. Une situation qui met en lumière les défis à venir pour l’industrie automobile et le quotidien des habitants.

Wuhan, un laboratoire géant pour la conduite autonome

Wuhan, avec ses 14 millions d’habitants, s'est transformée en temple du savoir pour la conduite autonome, accueillant la plus grande flotte mondiale de robotaxis. Ces véhicules, déployés dans le cadre du projet « Apollo Go » par le géant Baidu, couvrent désormais plus d’un tiers de la ville. En comparaison, le leader américain Waymo n’opère que sur 816 kilomètres carrés en Arizona.

Les passagers peuvent solliciter ces taxis autonomes via une application mobile, tout comme pour une course classique. Une fois le véhicule arrivé, un simple scan de code QR déverrouille l’accès.

Cependant, tout le monde ne partage pas l’enthousiasme de M. Yang, habitant de Wuhan. Les récentes collisions, notamment un accident mortel impliquant un véhicule autonome d'Aito, ont soulevé une vague de haine et ravivé les craintes liées à la sécurité. Bien que les robotaxis soient conçus pour repérer les obstacles, ils sont toujours surveillés à distance par des opérateurs humains, rappelant que la technologie n'est pas encore hermétiquement fermée aux erreurs.

Un avenir incertain pour les taxis traditionnels

Les chauffeurs de taxis traditionnels, comme Deng Haibing, voient dans cette offensive médiatique une menace directe. Avec des tarifs volontairement réduits pour attirer les clients, les robotaxis risquent de laminer la concurrence avant de relever leurs prix une fois en position dominante. Cette stratégie, déjà utilisée par les entreprises de VTC dans les années 2010, inquiète fortement les professionnels du secteur.

Mais les robotaxis, bien que fascinants, ne sont pas sans anicroches. Pour M. Zhao, un chauffeur de VTC, ces véhicules ne pourront jamais remplacer les humains dans certaines situations. Qu’il s’agisse d’aider des passagers handicapés ou de manipuler des objets volumineux, l’intelligence artificielle a encore un long chemin à parcourir avant de provoquer une véritable révolution dans la mobilité urbaine. « Seul un humain pourra filer un coup de main », conclut-il.