La rentrée scolaire s'annonce sous tension pour les géants des médias sociaux comme TikTok, Facebook, Instagram et Snapchat. Accusées de perturber l'apprentissage et d'aggraver la crise de santé mentale chez les jeunes, ces plateformes se retrouvent à nouveau dans le collimateur des parents et des éducateurs.
Avec des adolescents de plus en plus accros aux contenus viraux, la relation entre technologie et éducation devient de plus en plus complexe et inquiétante. Les retombées de cette situation se font ressentir dans les salles de classe, obligeant les enseignants à composer avec une génération connectée, mais de plus en plus déconnectée de l'apprentissage traditionnel.
Le smartphone, un ennemi de l'éducation ?
Depuis l'avènement de l'iPhone en 2007, la prolifération des appareils mobiles a radicalement transformé le paysage éducatif. Aujourd'hui, 87 % des adolescents canadiens de 12 à 17 ans possèdent un smartphone, et ce taux ne cesse de croître. Cette omniprésence des téléphones intelligents s'accompagne d'une utilisation massive des réseaux sociaux, avec de graves répercussions sur l'éducation.
En effet, les enseignants constatent un déclin de l'attention en classe, alors que les élèves passent de plus en plus de temps à scroller des contenus plutôt qu'à se concentrer sur leurs études.
Les effets négatifs des réseaux sociaux ne se limitent pas à la salle de classe. « La situation actuelle est une conséquence directe de l'évolution rapide de la technologie mobile, exacerbée par l'usage intensif des réseaux sociaux », a souligné Brett Caraway, professeur à l’Université de Toronto. Selon lui, les plateformes, bien que conscientes des méfaits potentiels, semblent incapables d'inverser la tendance, ce qui laisse le système éducatif face à un défi majeur.
Une crise de santé mentale chez les jeunes
Les réseaux sociaux ne perturbent pas seulement l’éducation ; ils sont aussi au cœur d'une crise de santé mentale chez les jeunes. En 2022, 42 % des jeunes Canadiens âgés de 15 à 24 ans déclaraient passer plus de 20 heures par semaine sur Internet, la majorité de ce temps étant consacré aux médias sociaux. Cette exposition prolongée à des contenus souvent superficiels et stressants a des répercussions profondes sur leur bien-être mental.
Les experts sonnent l'alarme selon laquelle, cette surconsommation numérique pourrait avoir des effets durables sur le développement cognitif et émotionnel des adolescents. La rentrée scolaire pourrait être le moment où ces enjeux seront mis en lumière, forçant parents, éducateurs et législateurs à repenser la place des réseaux sociaux dans la vie des jeunes apprenants.