Automobile : Une hausse du prix se dessine pour les voitures neuves en 2023

Selon les récents chiffres apportés par les experts du marché, le prix des véhicules neufs va continuer d’augmenter en 2023. Comme tout autre commerce, ce secteur n’échappera pas à la flambée qui touche le monde économique due à la guerre en Ukraine

Vers une hausse du prix des voitures neuves en 2023

D’après une étude du cabinet AlixPartners sur le secteur automobile, le déséquilibre permanent entre l’offre et la demande dû à la pénurie de puces ne laisse pas d’autres options aux constructeurs que d’augmenter leurs prix en 2023. Des profits records sont attendus, indique Les Echos. Les constructeurs en profiteront pour accroître leurs marges, et pour répercuter aux clients la forte hausse du coût des matières premières.

Depuis deux ans et la pandémie de Covid-19, la production mondiale de voitures et de véhicules commerciaux légers avait chuté. Cette année devait être l’année du retour à la normale. Mais, ce ne sera pas le cas. Selon le cabinet de consultants, les ventes de véhicules devraient atteindre 79 millions d’unités, contre 80 l’an dernier et 90 millions en 2019.

" Le conflit en Ukraine et les confinements successifs en Chine ont contrarié les prévisions "

Le conflit en Ukraine et les confinements successifs en Chine ont contrarié les prévisions. Les ventes sur l’ensemble de l’Europe, cette année, dégringolent à 15,7 millions. C’est 5 millions de moins qu’en 2019 et 800.000 de moins qu’en 2021. En France, 2 millions de voitures particulières et de véhicules commerciaux pourraient être écoulés cette année. Ce chiffre avoisinerait 2,2 millions l’an prochain, mais reste loin des 2,7 millions de 2019.

Des difficultés d’approvisionnement en semi-conducteurs

L’une des principales raisons de cette méforme ? Des difficultés d’approvisionnement en semi-conducteurs. Les usines ne sont pas encore revenues à la capacité de production maximale. Par exemple, chez Stellantis, les sites de Rennes et Sochaux, ont été mis à l’arrêt jusqu’au 1er juillet. « Nous n’attendons pas de retour à la normale sur ce point avant 2024, précise Laurent Petizon, d’AlixPartners. Des investissements pour augmenter la production ont certes été annoncés par les fabricants de puces, mais cet accroissement des capacités ne concerne pas forcément le type de semi-conducteurs dont a besoin l’automobile », ajoute-t-il.

Selon l’étude, ce déséquilibre entre l’offre et la demande du marché automobile persistera jusqu’en 2024. La politique des constructeurs restera la même : des augmentations régulières de prix, et une diminution des rabais accordés aux clients. Ce qui leur a permis de dégager des marges opérationnelles records l’an dernier (12,6% en moyenne).

« Tant qu’il y aura des pénuries et que le marché sera contraint, ils pourront réviser leurs prix à la hausse », analyse Alexandre Marian, chez AlixPartners. Les analystes interrogés par le cabinet anticipent que la création de valeur du secteur va continuer d’augmenter en 2023.

Flambée du coût des matières premières

Une autre raison explique les hausses de prix à venir. Il s’agit de la flambée du coût des matières premières. Le prix avait quasiment doublé par rapport à 2020 en ce qui concerne la fabrication d’une voiture à moteur thermique. Pour les voitures électriques, la hausse est de 123% en un an.

Selon l’étude, les constructeurs ont en moyenne gagné 3,6 points de marge opérationnelle l’an dernier en relevant leurs prix. Ils en ont également perdu un du fait du coût des matières premières. A l’inverse, les grands équipementiers ont perdu un demi-point de marge.

Les constructeurs devraient maintenir cette position de force vis-à-vis de leurs fournisseurs et de leurs clients en 2023. « Les constructeurs vont chercher le point de tolérance limite du marché à leurs hausses de tarifs, assure Alexandre Marian. En cas de récession, ce sera plus vite atteint. »

Source : mieuxvivre-votreargent.fr