
Le journaliste italien s'est éteint le 7 août dans sa résidence de Los Angeles. Il était devenu une figure d'Hollywood en présidant l'organisation qui attribue les trophées de la presse étrangère.
Sa générosité, sa passion et son humour vont manquer à l'industrie du 7e art. Lorenzo Soria est décédé «paisiblement» chez lui, à Los Angeles, vendredi après une bataille de plusieurs années contre le cancer, indique la Hollywood Foreign Press Association (HFPA) dont il était le président.
Né en 1951 en Argentine, où ses parents Juifs s'étaient réfugiés pour échapper aux Nazis, Lorenzo Soria a grandi, étudié et fait ses premiers pas dans le journalisme à Milan. Il écrivait notamment pour l'Espresso. En 1982, il arrive à Los Angeles, travaillant toujours pour l'hebdomadaire italien ainsi que pour le quotidien La Stampa. Sept ans plus tard, il devient membre de la HFPA, l'organisation qui récompense le meilleur de la télévision et du cinéma des célèbres Golden Globes.
Il monte progressivement en grade et intègre pendant vingt-cinq ans l'administration du groupe, dont il devient le président à trois reprises, en 2003, 2015 et 2019.
Il a transformé les Golden Globes
Durant ses mandats, il a été le visage de l'organisation, présentant la cérémonie des Golden Globes et dévoilant les nommés à plusieurs reprises.
Attentif aux changements sociétaux de son temps, Lorenzo Soria a contribué à faire évoluer les Golden Globes. Lors de la cérémonie de janvier dernier, le menu offert aux invités était 100% végétarien et l'eau n'était servie que dans des contenants en verre. Une première pour un grand show hollywoodien.
Sa présidence a surtout permis à l'association de sceller des accords avec les festivals de cinéma de Venise et de Toronto, afin de soutenir les cinéastes internationaux de passage à Los Angeles. Et de développer l'engagement caritatif du groupe, en reversant notamment 4 millions de dollars par an à des associations cinématographiques ou des universités, comme le souligne le quotidien italien La Repubblica.
L'homme a montré que l'industrie du divertissement n'était pas que spectacle et apparence mais qu'elle pouvait mettre en lumière certaines injustices et évoluer conformément à son époque.
Le monde du cinéma lui rend hommage
Son métier de journaliste l'a conduit à traiter des sujets politiques, ou technologiques, mais en tant qu'amoureux du 7e art, Lorenzo Soria appréciait plus que tout les entretiens avec des géants du cinéma.
Son décès a ému Hollywood, de Sharon Stone qui se rappelle sur Twitter d'un «compatriote drôle, compatissant, merveilleux», à Arnold Schwarzenegger, qui souligne son intelligence et son humour : «J'ai toujours plaisanté avec lui en disant que j'étais jaloux qu'il puisse être Président et que, moi, je ne le pouvais pas.»