Côte d’Ivoire / Affaire 3000 docteurs au chômage : Le paradoxe du système éducatif à l’ancienne

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cote-d-ivoire-affaire-3000-docteurs-au-chomage-le-paradoxe-du-systeme-educatif-a-l-ancienne La Côte d’Ivoire gagnerait à intégrer dans son système éducatif l’organisation et l’utilisation du savoir.
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3000 docteurs diplômés, rien que ça. Des arrestations relayées en vidéos sur les réseaux sociaux. Des docteurs décidés à batailler, par la parole, par des actions dans les rues d’Abidjan-Plateau, et à coups de sorties médiatiques qui font échos. Mais quels échos ? Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Scientifique, Adama Diawara, tente de trouver un consensus. Mais quel consensus ? L’Organisation des parents d’élèves et étudiants de Côte d’Ivoire (Opeeci) à travers son président Aka Claude Kadio, invite les 3000 docteurs à saisir la main tendue du ministre Adama Diawara. Mais quels seront les effets de cette main tendue ?  Le tableau présente à la Côte d’Ivoire et au monde le paradoxe du système éducatif à l’ancienne.

Aller à l’école, accumuler des connaissances, obtenir un diplôme, transiter par le chômage, y rester ou, pour les plus chanceux, trouver un travail décent qui nourrit son homme. Les écoles et les universités offrent toutes sortes de connaissances. Mais elles n’apprennent pas l’organisation et l’utilisation du savoir. Cette situation des 3000 docteurs diplômés et sans-emplois vient une fois de plus mettre en lumière ce fait.

Quand des connaissances sont acquises, il faut les ordonner et les utiliser selon des plans précis et faciles à suivre. Les connaissances n’ont de valeur que dans leur utilisation.

Si un plan se révèle mauvais, il faut en trouver un meilleur, et continuer d’avancer jusqu’à réussir. La persévérance n’a pas valeur d’héroïsme. C’est une force spirituelle qui se dresse aux côtés de l’homme pour qui la défaite et les échecs ne sont que des expériences temporaires.

L’éducation est différente de l’instruction. Est instruit celui qui sait comment obtenir ce qu’il veut de la vie, sans violer les droits d’autrui et sans enfreindre la morale, selon des plans d’action précis, tout en mettant en pratique le principe du cerveau collectif.

 

Le principe du cerveau collectif

 

3000 docteurs équivalent à 3000 cerveaux. La science a démontré depuis bien des décennies que deux cerveaux ou plus combinés sont plus efficaces qu’un seul. Le cerveau est semblable à une batterie électrique. Or il est connu que deux batteries combinées produiront plus d’énergies qu’une seule.

Le principe par lequel deux cerveaux ou plus combinés, travaillant dans un esprit de parfaite harmonie vers l’atteinte du même but, pourraient accomplir en un an ce qu’un seul de ces cerveaux ne pourrait accomplir toute sa vie s’il ne dépendait que de ses propres efforts, se nomme le principe du cerveau collectif.  

3000 cerveaux associés, travaillant un esprit de parfaite harmonie vers l’atteinte d’un but majeur, mieux que celui d’être employés coûte que coûte par le gouvernement ivoirien, pourraient accomplir d’innombrables réalisations. Des réalisations qui seraient profitables à des millions d’Ivoiriens, et même au-delà.

C’est là qu’entre en scène le principe qui dit que : « vos seules limites sont celles que vous vous fixez ». Le cerveau collectif est un principe puissant méritant d’être étudié plus en profondeur. Son utilisation requiert un changement de paradigme.

Un paradigme à changer

 

Le paradigme est un programme mental qui soutient toutes les habitudes de chaque homme et femme. Et les habitudes sont le résultat de l’environnement mental, physique et spirituel de chacun. Pour changer de paradigme, il faut alors créer un nouvel environnement mental, physique et spirituel de croissance dans lequel évoluer.

Dans un environnement de croissance, chacun des 3000 docteurs travaillerait dans un esprit de parfaite harmonie avec les autres, vers l’atteinte d’un objectif commun majeur. Tous sans exception devraient garder l’esprit positif. Si une seule personne membre du groupe est négative, cela désintègre l’esprit du groupe qui aura alors du mal à réaliser son objectif majeur déterminé.

Pour changer un paradigme, il faudrait au préalable déconstruire les fausses croyances sur le système éducatif à l’ancienne pratiqué en Côte d’Ivoire, puis apprendre les principes du succès, et continuer de se mettre à jour au fil du temps. Changer de paradigme implique d’avoir une volonté durable, de s’assurer que sa parole ne fait de mal à personne et est bénéfique au groupe, et ne pas faire de suppositions.

Il est tout aussi important d’étudier, d’analyser et de comprendre les principes de la confiance en soi et de l’initiative personnelle. De même, il est indispensable d’apprendre les règles de « la pensée adéquate » aussi appelée « la pensée précise ».

 États généraux de l’éducation

 

Cette situation des 3000 docteurs sans emplois, devrait interpeller la ministre de l’Éducation nationale, Mariatou Koné, et tous les acteurs, quels qu’ils soient, impliqués dans les états généraux de l’éducation nationale actuellement en cours en Côte d’Ivoire.

Le pays a besoin de se doter d’un système éducatif performant qui correspond aux réalités locales ivoiriennes et surtout, qui répond au besoin du marché de l’emploi. Une solution préconisée serait d’enseigner dans les écoles et les universités, l’organisation et l’utilisation du savoir.

Pour rappel, est instruit celui qui sait comment obtenir ce qu’il veut de la vie, sans violer les droits d’autrui et sans enfreindre la morale, selon des plans d’action précis, tout en mettant en pratique le principe du cerveau collectif.

 

Eddy BIBI