Ouattara évoque le rapport de la Cour des comptes ; l'opposition invitée à justifier les milliards reçus

Publié le Modifié le
ouattara-evoque-le-rapport-de-la-cour-des-comptes-l-opposition-invitee-a-justifier-les-milliards-recus Le président Alassane Ouattara a félicité la Cour des comptes - DR
Revue de presse

Les déclarations du Président Alassane Ouattara tenues lors de la réception des vœux du corps diplomatique et des institutions le lundi 8 janvier, ainsi que l’exigence du député Assalé Tiémoko aux partis politiques font la Une de la presse ivoirienne ce mardi 9 janvier 2024. REVUE DE PRESSE

Une vision optimiste contestée. Recevant les vœux du corps diplomatique et des institutions hier, le Président Alassane Ouattara a affirmé que « Le dialogue est le maître-mot de son action » (Le Matin). Il a rappelé que le gouvernement poursuit ses efforts pour le bien-être de nos concitoyens et salué les "grands progrès qui ont été réalisés dans des domaines-clés en 2023".

Des progrès contestés

Le chef de l'État a profité de l’occasion pour féliciter la Cour des comptes et son président, Kanvaly Diomandé. « J’ai l'impression que c'est maintenant que certains découvrent la Cour des comptes », a dit Ouattara (Le Jour Plus), évoquant le rapport de cette Cour, dont la publication fait couler beaucoup d’encres.

Cette lecture du président ivoirien ne fait cependant pas l’unanimité, et les journaux proches de l’opposition s’en font l’écho. « Ouattara nargue les Ivoiriens », analyse à sa Une de ce jour, La Voie Originale. « La réalité ivoirienne maquillée devant le corps diplomatique », renchérit le Nouveau Réveil.

« Trop de scandales sous le régime RHDP », écrit en manchette Le Quotidien, s’interrogeant même si "la Côte d’Ivoire (est réellement) un pays émergent ?"

« Échanges de vœux entre le président de la république et le corps diplomatique : dialogue de sourds au palais », titre pour sa part Notre Voie.

Ce que les quotidiens proches de l’opposition veulent mettre en évidence est simple : pendant que Ouattara vantait les progrès de la Côte d'Ivoire face aux diplomates, le représentant du Vatican lui a plutôt lancé « un appel plus qu'évocateur du mal qui ronge le pays » (Générations Nouvelles).

« Quand les acteurs posent des actes d'anti-jeu, il faut crier haut en brandissant des cartons rouges », a en effet imploré le Nonce apostolique (Le Jour Plus).

Le PDCI, le PPA-CI et le RHDP interpellés

Parallèlement à ces critiques sur la transparence et la bonne gouvernance du Gouvernement ivoirien, Le Sursaut rapporte, à sa Une, les observations du député Assalé Tiémoko relatives au financement des partis politiques. « PDCI, PPA-CI, RHDP, justifiez l’utilisation des milliards reçus », exige le député de Tiassalé.

Ces trois partis, révèle-t-il, se partagent, depuis près de 20 ans, 90 % au moins de l’argent public destiné aux partis politiques. Mais, « depuis bientôt deux décennies, aucun parti politique n’a déposé le moindre justificatif de l’utilisation de l’argent public qu’il reçoit ».

Pourtant, la loi sur le financement public des partis politiques stipule que pour toucher ces fonds, ces formations politiques doivent déposer, dans la période du premier trimestre de l’année en cours, les justificatifs (bilan) de l’utilisation de ces fonds, pour l’année écoulée. Une controverse qui soulève aussi des questions sur la gouvernance et la responsabilité financière dans le pays.