
La libération de trois des 49 soldats ivoiriens détenus à Bamako, les vérités de Gbagbo à Ouattara, la victoire du RHDP aux législatives partielles de Bodokro... l’essentiel de l’actualité ivoirienne ce lundi 5 septembre.
Libération de trois soldats ivoiriens
L’affaire des 49 soldats ivoiriens détenus à Bamako depuis le 10 juillet 2022 pour «tentative d’atteinte à la sûreté» de l’Etat malien a connu ses premiers dénouements. Trois d’entre eux, des femmes, ont été libérées et rapatriées à Abidjan ce samedi 3 septembre 2022, les 46 autres étant toujours soumis aux procédures d’enquête judiciaire. La presse ivoirienne continue de se faire écho du brûlant dossier.
Ainsi le Patriote titre ce lundi 5 septembre : « Libération de 3 des 49 soldats détenus au Mali, les premiers pas de l’espoir ». Dans les colonnes du quotidien, « Fidèle Sassoro (chef de la délégation) a salué le leadership du président de la République Alassane Ouattara. Il a expliqué que le chef de l’Etat a toujours privilégié le dialogue dans ce différend qui oppose son pays au Mali suite à l’arrestation injustifiée des 49 soldats ivoiriens». Le Patriote explique également que « la scène qui a retenu l’attention des personnes présentes à l’aéroport est cette fillette de 4 ans dont la mère faisait partie des détenues».
A Mama (sous-préfecture de Ouragahio), Laurent Gbagbo a été célébré pour sa victoire sur la CPI (cour prénale internationale) à l’occasion de la fête du Titêt (une fête culturelle de réjouissance chez les peuples de la région du Gôh, ndlr) organisée en son honneur. Depuis son village natal, l’ancien président a alors évoqué des questions d’actualité. C’est dans ce contexte que le Panafricain barre à sa Une : « Laurent Gbagbo sans pitié pour Ouattara et son gouvernement». Morceaux choisis.
La situation "choquante" des étudiants de l’Université Félix Houphouet-Boigny de Cocody
« Nous sommes à la rentrée scolaire. Quand je suis arrivé ici à Mama, j'ai vu deux fois des images à la télévision, je ne sais plus quelle chaîne, où on nous montrait notre grand amphithéâtre de l'Université de Cocody, l'amphithéâtre Léon Robert. J'étais étonné de voir que c'est là-bas que beaucoup d'étudiants dorment. Il y a leurs habits qui traînent, des étudiants ivoiriens qui y dorment. Est-ce que ça vous dit quelque chose ça ? Des étudiants ivoiriens? Un pays qui est dit-on en émergence et où les étudiants ont leurs habits dans un amphithéâtre parce qu'ils ne savent pas où aller »
La cherté de la vie
« Il faut parler avec les consommateurs. On croit qu'ils sont idiots, mais non, ils sa vent ce qu'il leur faut pour améliorer leur condition de vie. La cherté de la vie est trop grande aujourd'hui et ça existe dans tous les pays. Mais nous, il faut qu'on étudie ce qu'on doit faire pour que ce soit supportable chez nous. Nous sommes prêts à aider à la réflexion sur ce sujet, parce que c'est un sujet, non seulement d'actualité mais brûlant. Et si on n'y prend garde, c'est un sujet explosif. »
La grâce présidentielle
« Ayant parlé de la cherté de la vie, je dois aussi parler d'un sujet dont je parle souvent : la libération des militaires emprisonnés. Oui, le 6 août, j'ai passé un coup de téléphone au Président de la République pour le remercier d'avoir libéré l'Amiral Vagba Faussignaux et Abehi Jean Noël. Je lui ai dit merci, mais que ce n'est pas ce que j'avais demandé. J'avais demandé la libération de 14 militaires et je pense que sur les 14, il y en avait e beaucoup pour lesquels la libération aurait été plus facile parce qu'ils ne sont pas connus. Mais, il a libéré ces deux, c'est toujours bon à prendre. Mais, le combat à continue parce qu'il faut qu'on libère tout le monde. »
L’arrestation de Pulchérie Gbalet
« Je voulais aussi dire un mot sur une dame que je ne connais pas, que je n'ai jamais vue, mais que j'ai vue à la télé, dans les journaux, qui s'appelle Pulchérie Gbalet. Elle a été arrêtée. Moi je dis toujours que la prison n'est pas une solution aux problèmes politiques. J'ai fait 10 ans à la Présidence de la République, je n'ai jamais arrêté quelqu'un qui fait de la politique, parce que je ne vois pas la prison comme solution aux problèmes politiques. Je vois que certains recourent facilement à l'emprisonnement. Ce n'est pas ma méthode de travail. »

Par ailleurs, le candidat du RHDP Jules Attingbré a remporté les élections législatives partielles ce samedi 3 septembre 2022 dans la circonscription 057 ; Bokokro, commune, Marabadiassa, Lolobo et N’Guessankro sous préfecture avec 3933 voix soit 54,47 % des suffrages exprimés contre le candidat du PDCI-RDA qui a lui obtenu 1480 voix, soit 20,64 % des suffrages exprimés sous réserve de la confirmation desdits résultats par le conseil constitutionnel.
Le Nouveau réveil titre à cet effet : « PDCI-RDA, les raisons d’une défaite inattendue à Bodokro ». Dans ses colonnes, ce quotidien explique que le «PDCI-RDA n’a pu empêcher la multitude des candidatures issues de ses rangs. Pis, il n’a pas assez mobilisé son électorat qui semble avoir regardé de loin ce scrutin. Cela s’est alors traduit par un très faible taux de participation, alors que Bodokro se réclame bastion du parti ».
« Nous devons faire preuve de solidarité envers les camarades pour que le parti aille aux élections sereinement »
Enfin, le représentant du FPI en France Nicolas Lasme dans une interview à Notre voie « exhorte le président Affi (N'Guessan) à contracter une alliance avec le RHDP ». Dans les colonnes du quotidien qui fait su sujet sa Une, le représentant s’explique : « La configuration du jeu politique est telle qu’aujourd’hui en Côte d’Ivoire, il est difficile pour un parti de remporter seul une élection (...) Aujourd’hui nous sommes dans l’opposition. Étant à l’extérieur, nous devons faire preuve de solidarité envers les camarades pour que le parti aille aux élections sereinement. »