Une émergence sans courant, sans eau, sans hôpital de référence, des « confidences exclusives » sur Ouattara, Gbagbo et Houphouët

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une-emergence-sans-courant-sans-eau-sans-hopital-de-reference-des-confidences-exclusives-sur-ouattara-gbagbo-et-houphouet Les coupures de courant, le manque d’eau, et le retour de Gbagbo, entre autres, mobilisent l’actualité de ce lundi.
Revue de presse

L’actualité sociopolitique de ce lundi 10 mai 2021 en Côte d’Ivoire est dominée par la grogne générale due aux coupures de courant et au manque d’eau, ainsi que par des « confidences exclusives » sur les présidents Alassane Ouattara, Laurent Gbagbo et Félix Houphouët-Boigny. Le retour de Laurent Gbagbo a également fait couler beaucoup d’encre des tabloïds Ivoiriens.

Ce lundi, certains quotidiens de la presse nationale ont "cogné" le régime au pouvoir. Ils sont revenus, avec un constat amer, sur l’émergence annoncée par le chef de l’Etat Alassane Ouattara et son gouvernement il y a dix ans, en 2011. Les coupures de courant, le manque d’eau et l’attente de la construction d’hôpitaux de référence ont été relevées. « La Côte d’Ivoire a reçu cinq (5) nouveaux ambassadeurs le vendredi 7 mai dernier. Lors de la cérémonie de présentation des lettres de créance, le chef de l’Etat Alassane Ouattara a, entre autres, dit : « Vous prenez fonction au moment où la Côte d’Ivoire, résolument engagée dans sa marche vers l’émergence, vient de se doter d’un gouvernement, au terme du processus de mise en place des Institutions de l’Etat ». Ainsi donc pour le président Ouattara, la Côte d’Ivoire est actuellement dans sa marche vers l’émergence, contrairement à ce qu’il affirmait en septembre 2011 dans son premier discours à la tribune de l’Onu, en qualité de président de la République de Côte d’Ivoire, en ces termes : « j’ai l’ambition de faire de la Côte d’Ivoire à l’horizon 2020, un pays émergent, une nation réconciliée avec elle-même et avec les autres nations », écrit dans ses lignes le confrère du Nouveau Réveil.

Le quotidien rappelle que le chef de l’Etat a promis aux Ivoiriens jusqu’en 2020, « des hôpitaux de pointe, avec de l’eau potable et de l’électricité en abondance pour tous et à moindre coût… ». Mais en cette année 2021, le confrère souligne que la réalité est toute autre. Le tableau dressé est sombre. « Résultats de tout ceci, la Côte d’Ivoire en ce moment est confrontée à de très graves problèmes de délestages et de pénurie d’eau. A défaut d’être effectivement émergente en 2020 comme cela avait été annoncé, elle est selon le chef de l’Etat, « résolument engagée dans sa marche vers l’émergence ». Ce sera dans cette situation actuelle qui frappe tout le monde de plein fouet, une émergence sans électricité, sans eau potable, sans hôpitaux de référence, sans système éducatif d’excellence, sans plan social équitable… », a déploré le journal. Le Nouveau Réveil barre à sa grande Une : « Annoncée il y a dix ans : Une émergence sans électricité, sans eau, sans hôpital de référence… ».



Pendant ce temps, certains tabloïds ont fait des révélations sur les présidents Alassane Ouattara, Laurent Gbagbo et Félix Houphouët-Boigny. Le journal Soir Info explique que le Directeur des rédactions de Jeune Afrique, François Soudan, était l’invité de Norbert Navarro de Radio France internationale (Rfi), dimanche 09 mai 2021 dans « Afrique midi ». François Soudan est revenu sur les mémoires à paraître du fondateur de Jeune Afrique, Béchir Ben Yahmed, décédé la semaine dernière. Au cœur de ses mémoires, ses relations avec trois présidents ivoiriens. « Complexes, difficiles, passionnelles. Béchir Ben Yamed, dans des mémoires à paraître, confie que Houphouët le considérait comme un cryptocommuniste arabe, musulman et un blanc. « Autant dire, dit Béchir, que je n’avais aucune chance de devenir l’un de ses proches ». Il faut savoir qu’Houphouët a traîné Jeune Afrique en justice, interdit Jeune Afrique, notamment suite de l’assassinat de Sankara en 1987. Il est même allé jusqu’à demander à tous les pays d’Afrique de l’ouest d’en faire de même, et prêté son avion à son ministre de l’époque, Laurent Dona Fologo, pour qu’il aille en convaincre ses pairs », révèle le quotidien.

Sur les relations entre Béchir Ben Yahmed et Laurent Gbagbo, le journal rapporte en substance : « ça n’a jamais accroché... Béchir jugeait Gbagbo trop rusé, trop malin, trop orgueilleux, trop centré sur lui-même ou son clan, assez mauvais gouvernant. Et Laurent Gbagbo reprochait à Béchir Ben Yahmed, son amitié avec son adversaire Alassane Ouattara. Mais il reconnaît une chose, Béchir Ben Yahmed, et il le dit dans justement ses mémoires à paraître, que Gbagbo était incorruptible ».

En ce qui concerne l’actuel chef d’Etat Alassane Ouattara et le fondateur de Jeune Afrique, Soir info a retranscrit dans ses lignes : « Ami de 50 ans, vous avez raison de le dire. Il l’a connu à l’époque, où Alassane Ouattara était un simple chargé de mission d’Abdoulaye Fadiga. Il l’a soutenu à l’époque, très difficile, l’ivoirité très triomphante. Donc c’est bien de l’amitié dans ce qu’ils sont. Ben Yahmed était très fidèle en amitié, pourquoi voudriez-vous qu’il devienne son ennemi une fois arrivé au pouvoir ? ». Le confrère a titré à sa première page : « Côte d’Ivoire : Des confidences exclusives livrées sur Ouattara, Gbagbo et Houphouët, ce qui avait secrètement été gardé ».

 

Si ces révélations ont fait couler beaucoup d’encre ce lundi 10 mai, le retour de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire suscite toujours de vives réactions, de ses partisans et de la presse locale. Une partie du programme de Laurent Gbagbo a été dévoilée dans les colonnes du Journal L’inter. Le confrère rappelle d’entrée que la date du retour en Côte d'Ivoire de l’ancien président, Laurent Gbagbo, ne sera connue que quand tout sera «prêt» pour l’accueillir, notamment en termes de sécurité, a annoncé jeudi 6 mai 2021 le ministre de la Réconciliation et de la Cohésion nationale, Kouadio Konan Bertin dit KKB. « Selon nos informations, un pan du programme de Laurent Gbagbo a été dévoilé lors du comité central du Fpi pro-Gbagbo réuni, le samedi 24 avril 2021 à Abidjan, précisément à l’hôtel Belle-Côte de la Riviera-Palmeraie dans la commune de Cocody et qui avait pour ordre du jour : les préparatifs du retour en Côte d'Ivoire de l'ex-président ivoirien et fondateur du Fpi », a indiqué L’inter.

Le quotidien a ajouté : « Selon nos sources, une fois à Abidjan, le ''Woody de Mama'' ira s'incliner sur la tombe de Sangaré Aboudrahamane, son fidèle compagnon, décédé le 3 novembre 2018 à Abidjan. Fidèle camarade de Laurent Gbagbo, Sangaré était surnommé le gardien du temple. Il avait tenu les rênes du Fpi lors de l’exil de Gbagbo, et son incarcération à la Cour pénale internationale (Cpi). Sa mort a été un coup dur pour Laurent Gbagbo et le Fpi. Sangaré Aboudrahamane a été inhumé le 1er décembre 2018 à Williamsville à Abidjan. Autre chose, le programme de l'ancien président ivoirien prévoit une visite de la tombe de sa mère. Mme Lélé Gado Marguerite est décédée le 15 octobre 2014 au Centre hospitalier régional (Chr) de Yamoussoukro, trois jours après son retour d’exil du Ghana, où elle était depuis la crise postélectorale, alors qu’elle était transportée à Blouzon ».

Une précision importante a été faite. « Il faut noter que c'est après seulement ces deux étapes que le président Laurent Gbagbo prendra la parole. Au cours d'une cérémonie ou d'un meeting, l'ancien président acquitté de ''crimes contre l'humanité'' par la Cpi s'adressera « aux Ivoiriens, aux Africains et au monde entier », a fait savoir L’inter. Le confrère a titré en grand à sa Une : « Retour de l’ex président en Côte d’Ivoire : Un pan du programme de Gbagbo dévoilé ».

 

Eddy BIBI