
Alors que la Côte d’Ivoire fait face à une urbanisation galopante et à des défis environnementaux croissants, la mobilité durable s’impose comme une priorité nationale. Entre l’inauguration d’un showroom innovant à Abidjan et des projets gouvernementaux ambitieux, UNICARS cherche à concilier accessibilité, modernité et respect de l’environnement. Décryptage d’une transition automobile en marche.
Le jeudi 13 février 2025, le concessionnaire UNICARS a inauguré un showroom à Marcory, activant la gamme de l’offre de véhicules adaptés aux réalités locales. Présentant les modèles « Dashing » et « T2 » de Jetour, conçus pour les trajets urbains et périurbains, l’entreprise mise sur des solutions accessibles et écologiques.
UNICARS, un acteur clé de la mobilité urbaine
Depuis 2024, le ministre des Transports, Amadou Koné, multiplie les projets verts. En mars 2024, lors du lancement d’une marque de voitures électriques, il insistait sur « l’importance du transport vert pour atteindre les objectifs climatiques », encourageant les acteurs à exploiter le code d’investissements pour des acquisitions à moindre coût.
Lionel Touré, directeur des opérations, explique que « l’objectif est de répondre aux problématiques de mobilité en proposant des alternatives adaptées, comme le covoiturage ou la location avec option d’achat ». Le maire de Marcory, Christian Kassi, a salué cette initiative que « cette succursale renforcera l’économie locale et positionnera Marcory comme un pôle automobile dynamique ». Il évoque même un partenariat pour équiper les services publics en véhicules.
Parmi les initiatives phares : le « Projet de Mobilité Électrique intégrée aux Énergies Renouvelables », lancé en novembre 2024. Financé à hauteur de 1,6 million USD par le Fonds pour l’Environnement Mondial, il cible les deux et trois roues électriques, avec des retombées sociales fortes pour les zones rurales. « Ce projet est une réponse stratégique aux engagements climatiques de la Côte d’Ivoire », souligne Dioman Coné, directeur de cabinet du ministre.

La Côte d’Ivoire modernise ses moyens de transports
Le budget 2025 du ministère des Transports, évalué à 312 milliards FCFA (+12,43 %), priorise la modernisation des infrastructures et la sécurité routière, confirmant l’ambition de faire du transport un levier de développement. Malgré ces avancées, les obstacles restent de taille. Le secteur des transports représente 15 % des émissions de CO₂ du pays, avec une croissance annuelle de 2 % liée à la motorisation individuelle. À Abidjan, où 85 % des déplacements dépendent de transports artisanaux polluants (wôrô-wôrô et gbaka), la congestion coûte jusqu’à 5 % du PIB national.
Pour y répondre, la « feuille de route mobilité durable 2050 », adoptée en 2020, mise sur la planification urbaine et les énergies propres. Sylvestre Kouassi, de l’Observatoire des Mobilités Africaines, rappelle « cette feuille de route doit guider nos gouvernants vers un modèle industrialisé respectueux de l’environnement ». Le déploiement de transports de masse, comme le futur BRT Est-Ouest ou le métro d’Abidjan, et la réglementation des véhicules d’occasion complètent cette stratégie.
La Côte d’Ivoire explore aussi des innovations logistiques, comme le dirigeable « LCA60T », capable de transporter 60 tonnes de fret sans infrastructures terrestres. Un partenariat avec FLYING WHALES vise à désenclaver les zones rurales et à dynamiser l’agriculture. « Ces technologies positionnent la Côte d’Ivoire comme un leader africain de la logistique durable », affirme Sébastien Bougon, président de FLYING WHALES.