
La Côte d’Ivoire et la France ont partagé leurs expériences en matière de développement du langage et de troubles spécifiques, par visioconférence le vendredi 8 octobre 2021. C’était à l’occasion d’une conférence animée sur le thème : « Développement du langage : enjeux, défis et perspectives », par Pr. Agnès Piquard, Maitre de Conférences en psychologie de l'éducation en France, par ailleurs chercheuse au Grhapes.
Pr. Agnès Piquard a expliqué qu’au cœur de la psychologie de l’éducation, figurent les sciences cognitives. Elle a indiqué que la lecture consiste en la compréhension écrite.
Selon la conférencière la lecture est égale au langage oral + l’identification du mot écrit. « L’école doit s’adapter aux élèves », a martelé la conférencière du jour. Elle a surtout dit que « la difficulté au niveau de la lecture se trouve au niveau phonologique (la capacité à percevoir, à découper et à manipuler les unités sonores du langage telles que la syllabe, la rime, le phonème, ndlr) ».
Pour la spécialiste, « ce ne sont pas les élèves qui doivent s’adapter à l’école ». Elle a parlé de l’expérience française où il y a « des unités locales spécialisées » pour mieux encadrer les enfants qui ont des troubles spécifiques dans le développement du langage.
Pr. Agnès Piquard a informé qu’en France il y a « 35 méthodes d’apprentissage de la lecture ». Elle a relevé qu’il existe « des langues qui rendent plus difficile l’apprentissage de la lecture », notamment le français et l’anglais face à une langue comme l’italien.
Le Maitre de Conférences en psychologie de l'éducation a fait une précision importante sur la France. « En France, l’instruction est obligatoire, pas l’école », a souligné Pr. Agnès Piquard.
La chercheuse au Grhapes a cité plusieurs troubles du langage, dont la dyslexie qui cause des problèmes de lecture. Elle a attiré l’attention sur le fait qu’il faut savoir différencier l’âge chronologique d’un apprenant et son âge de lecture.
Pour Pr. Agnès Piquard « quand on apprend, on est en difficulté ». Le fait d’apprendre signifie qu’on ne sait pas encore ou qu’on rencontre une difficulté.
Elle a ajouté que pour des personnes autistes par exemple, « les difficultés peuvent se transformer en handicap ». A ce sujet, Pr. Agnès Piquard a fait comprendre que la France catégorise les élèves dans son système éducatif « en fonction de leurs difficultés ».
La riposte mise en place sur ce point consiste en un repérage, puis u dépistage et un diagnostic de ces difficultés par des spécialistes compétents en la matière. Pr. Agnès Piquard a également fait noter que « la façon d’identifier le sens impacte le niveau de lecture » d’un individu. Elle a aussi évoqué le comptage des syllabes qui est « une compétence très importante ».
Pour leur part, des chercheurs ivoiriens qui ont participé à la visioconférence, depuis Bingerville, ont eux aussi partagé l’expérience ivoirienne. Des partenariats de collaboration ont été évoqués.
Eddy BIBI