
Des élèves de Terminal à Abidjan subissent depuis ce mardi 16 juin 2020, les épreuves du Baccalauréat Blanc. Cette situation d'examen à deux vitesses ne rencontre pas l'assentiment de la Coalition du secteur éducation / formation de Côte d'Ivoire (Cosefci). Au cours d'un entretien téléphonique, Nomel Ako, porte-parole de cette organisation syndicale des enseignants dénonce un cafouillage sur le terrain.
Les élèves de Terminal à Abidjan composent depuis ce mardi, sur deux jours, dans les matières spécifiques de leur série : Philosophie, Français et Anglais, pour les littéraires quand les scientifiques seront confrontés aux équations mathématiques et physiques ainsi que les problèmes liés aux sciences naturelles. Une sorte de mis en jambe avant les épreuves du baccalauréat à proprement parlé.
Mais, il ne s'agit pas une harmonisation nationale de cet examen blanc. « C'est une reprise à deux vitesses. Cela s'est faite depuis l'annonce de la rentrée scolaire pour l'intérieur du pays et deux semaines après, celle du grand Abidjan. Les réalités étant différentes, les cours se déroulent dans des contextes différents. Il en va de même pour les examens blanc. Aujourd'hui, c'est un véritable cafouillage sur le terrain », a dénoncé Nomel Ako, porte-parole de la Cosefci.
Avant de faire cette observation : « Depuis la reprise des activités scolaires, on tend à faire croire à l'opinion que les choses se déroulent correctement et que les activités se mènent bien. Ce n'est pas le cas. A la vérité, ce sont des activités qui sont perturbées par la covid-19 ».
Les notes de cet examen vont elles compter pour le Bac ? « Pour vous dire vrai, c'est Mme la ministre seule qui peut répondre. Elle prend des décisions aujourd'hui et le lendemain elle remet ça en cause et puis elle prend une autre décision », a-t-il réagi.
Il a expliqué qu'au départ, la ministre de l'Éducation nationale, Kandia Camara a mis de côté leurs propositions. Mais, la réalité du terrain l'a ramèné à prendre en compte ces propositions. Pour lui, il fallait simplement libérer les classes intermédiaires pour se concentrer sur les classes d'examen. « On n'était pas obligé de reprendre maintenant, on pouvait encore attendre de contenir véritablement la maladie. Il ne suffit pas que la France dise qu'il y a déconfinement chez elle, pour que nous on suive. Il faut que nous regardions nos réalités, nos ressources pour prendre des décisions en fonction », a-t-il insisté.
Jonas BAIKEH