Coronavirus/ Après la fermeture des écoles, près de 50.000 travailleurs du secteur éducation-formation crient famine

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Bien que soutenant les fermes mesures du gouvernement, dont la fermeture des établissements privés et laïcs de Côte d’Ivoire, dans le cadre de la lutte contre la pandémie du Coronavirus, le personnel administratif et enseignants desdites écoles, estimés à près de 50.000, crie aujourd’hui famine. Il demande donc à l’État de se pencher sur son sort, pour éviter des morts en cascade dans ses rangs parce que sans ressources.

C’est l’information majeure qui ressort de la conférence de presse animée par la Coordination des associations de fondateurs d’écoles privées confessionnelles et laïques de Côte d’Ivoire, le mardi 24 mars 2020, au siège de cette Coordination à Cocody-II-Plateaux. « L’école est le premier secteur frappé par la crise de Coronavirus. Les établissements scolaires et universitaires sont fermés. Le privé a des problèmes. Il y a la pandémie chez tout le monde mais chez les enseignants, c’est la famine », a annoncé, au nom de cette Coordination Fofana Bangaly, président de la Fédération nationale des établissements privés et laïcs de Côte d’Ivoire (Feneplaci).

Bien avant, le porte-parole qui a lu la déclaration de cette Coordination regroupant cinq syndicats (Rec, Feneplaci, Anesplaci, Upsepci et Feppeci) a égrené 4 principales préoccupations dont la plus urgente est l’apurement des impayés du budget 2019. Une rubrique qui comporte deux composantes, selon lui. La première, les restes à payer de 55 milliards de francs Cfa dont les mandats sont déjà au Trésor; et la seconde, le rallonge de 2,8 milliards de francs représentant la 2e tranche de frais d’écolage (2018-2019) de 24 établissements secondaires occasionnés par l’insuffisance du budget 2019.

A cette préoccupation de l’enseignement privé par rapport à la crise sanitaire actuelle s’ajoutent trois autres dont l’objectif est d’éclairer le gouvernement sur les mesures d’urgence à prendre, pour donner une chance aux animateurs de l’enseignement de s’en sortir. Il s’agit de la suspension des cotisations fiscales et sociales en attendant la levée ou l’assouplissement des mesures prises par le gouvernement; du mandatement de la première tranche du budget 2020 car « depuis la rentrée scolaire du 9 septembre 2019, nous avons déjà bouclé les deux premiers trimestres de l’année scolaire 2019/2020. Par ailleurs, selon les termes contractuels de la convention qui lie l’Enseignement Privé à l’État de Côte d’Ivoire, la première tranche des frais de scolarité à la charge de ce dernier est payable le 30 Mars 2020. La dotation de l’enseignement privé sur le budget 2020 étant de 102,7 milliards de francs, une avance de 34,2 milliards de francs correspondant à la première tranche, soulagerait grandement nos établissements. » ; et de la possibilité de mise en chômage technique si l’État, principal parent d’élèves, n’apporte pas un appui aux écoles privées conventionnées et non conventionnées.

Poursuivant, la Coordination a indiqué que sans présager des dispositions additionnelles particulières que le gouvernement pourrait prendre en faveur du secteur éducation-formation, « nous sommes convaincus que le paiement diligent de nos créances exigibles ci-dessus (environ 92 milliards), permettra à nos entreprises de mieux faire face aux conséquences néfastes de cette crise sanitaire aiguë ».

 

Séverin DJAHA

Severin Djaha
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